... mais en mieux.
Non, sérieusement. C'est comme si j'avais pris la ligne 11 de la RATP pour atterrir quelques minutes plus tard au cœur de Châtelet, entendez par là Shinjuku Station. Pas de vol de plusieurs heures avec la JAL, ça non. Encore moins de Narita Express. Je foulais le sol tokyoïte comme l'asphalte parisien en beaucoup, beaucoup, beaucoup plus propre. Limite, on aurait pu y pique-niquer. Quant au retour ? C'est comme si j'avais repris cette ligne 11 dans le sens inverse. A ma descente de la rame, on m'interpelle : "Et alors le Japon ? Dépaysé ?"
Dépaysé ?
Non, pas vraiment. Sentiment bizarre qui me parcourt. Pas mal d'interrogations aussi tandis que ce périple défile avec ses souvenirs gravés en moi. Cette discipline dans les transports en commun. Cette espèce de sérénité qui règne dans l'atmosphère. Pas de poubelle au coin des rues. Les tokyoïtes qui tirent la tronche comme un parigot. Ce respect lorsqu'on entre, achète, sort dans un magasin. Ces devantures et enseignes qui font de l’œil. Ces jeunes filles avec leur pancarte au tarif affiché et ces rabatteurs comme faisant le piquet de grève. Les vélos qui roulent sur les trottoirs. Les cerfs de Miyajima et Nara. Le vacarme incroyable de certaines rues. Hum. Pas de dépaysement, non. Sans doute m'étais-je trop nourri, ces dernières années de tout ce qui se rapportait au Japon ? Sans doute avais-je tellement fantasmé la chose qu'une fois sur place : rien, pas un frémissement, pas cette "petite chose" qui vous sert le cœur. Shibuya, Shinjuku, Harajuku... comme à la maison.
Oui. C'est comme si j'étais à Paris, en somme. De tous mes voyages en Asie, c'est peut-être celui qui m'a le moins fait voyager. Enfin, si je peux l'exprimer ainsi. Le sentiment de connaitre par cœur. De découvrir une part de soi déjà connue. Et pourtant ! C'était agréable. C'est agréable car on apprécie retrouver ces corps en mouvement haut en couleur. On se régale du moindre plat, même celui concocté par ce boui-boui sans panache. On apprécierait même ces moments où l'on se tape le front devant la complexité des indications dans les transports en commun. Hé mais oh ! Sérieusement. Avouez que c'est une sacrée panacée pour s'y retrouver, notamment avec ses compagnies différentes jusqu'à s'y retrouver, et prendre des marques au temps limité, jusqu'à se perdre de nouveau et douter. Bref. Kyoto, Osaka, Hiroshima, Miyajima... On y était quand même bien sur ces terres lointaines : le Japon, une partie du moins. C'était sympa. Comme à la maison mais en beaucoup mieux.
I.D.