Bruno Le Maire, candidat à la primaire ouverte de la droite et du centre
Nous sommes à moins de 6 mois de l'élection présidentielle. aladom souhaite connaitre la position de chacun des candidats sur le secteur des services à la personne. Voici les premiers retours venant de Bruno Le Maire, candidat à la primaire ouverte de la droite et du centre.
Interview de Bruno Le Maire
Les services à la personne sont souvent présentés comme un gisement d'emploi pour le pays. Avant la présidentielle de 2017, aladom a souhaité connaître la position des candidats en ce qui concerne le secteur des services à la personne. Nous avons adressé un questionnaire à chacun des candidats.
Voici le premier retour avec les réponses à nos questions de Bruno Le Maire, candidat à la primaire ouverte de la droite et du centre dont le premier tour se tiendra le 20 novembre 2016.
1) Les dispositions fiscales
Question d'aladom : les personnes qui font appels à des prestataires de services à la personne bénéficient d'avantages fiscaux (50% de réduction ou de crédit d'impôts). Il est fréquent d'entendre parler de niches fiscales ou de cadeaux fiscaux pour les plus aisés. Quelle est votre position concernant les dispositions fiscales pour les services à la personne ?
Bruno Le Maire : "Avec 1,6 millions de salariés pour 2,8 millions de particuliers employeurs, les services à la personne sont un gisement d'emplois très important pour la France en même temps qu'ils rendent un service inestimable pour de très nombreux Français dans la garde d'enfants, le ménage ou l'aide aux personnes âgées. Il faut relancer ce secteur dont la dynamique a été brisée par les mesures fiscales prises en début de quinquennat. Nous supprimerons ainsi toutes les charges sociales patronales jusqu'à hauteur du SMIC horaire. Le crédit d'impôt sera maintenu. Nous inciterons ainsi fortement à la déclaration de l'emploi à domicile ce qui augmentera la protection des salariés concernés pour un coût moindre pour les familles, les personnes âgées ou plus largement tout foyer en France qui souhaite employer quelqu'un chez soi".
2) Faut-il simplifier le se secteur?
Question d'aladom : Le marché des services à la personne a connu de nombreux changements ces dernières années (augmentation de la TVA, suppression de la déclaration au forfait...). Les professionnels du secteur se plaignent souvent de la complexité et de l'instabilité. Que préconisez vous pour plus de simplicité et de stabilité ?
Bruno Le Maire : "Les mesures que nous préconisons seront prises lors du premier projet de loi de finances du quinquennat et nous nous y tiendrons pendant toute la durée du mandat que les Français nous auront confié".
3) Le recrutement dans les services à la personne
Question d'aladom : Malgré un chômage élevé, les entreprises du secteur des services à la personne peinent à recruter. Que pourriez-vous proposer pour développer l'emploi dans les services à la personne ?
Bruno Le Maire : "C'est en faisant sortir les salariés de la sous-déclaration actuelle que nous pourrons augmenter la protection sociale des salariés et rendre ce métier plus attractif. Par ailleurs, avec la mise en place de l'allocation sociale unique, nous revaloriserons fortement l'attractivité de la reprise d'emploi et notamment de ce secteur qui nécessite souvent un niveau moindre de qualification".
4) Le délai pour bénéficier des avantages fiscaux
Question d'aladom : Les consommateurs de services à la personne peuvent bénéficier de 50% de réduction ou de crédit d'impôts mais doivent en général attendre un an pour y avoir droit. Le passage au prélèvement à la source pourrait être une opportunité pour bénéficier plus rapidement de cet avantage. Quel est votre point de vue?
Bruno Le Maire : "Le projet actuel du gouvernement ne permettra pas a priori la déduction immédiate des crédits d'impôt. Le prélèvement à la source, s'il est effectivement mis en oeuvre, ne permettra pas d'accélérer le remboursement dû. En revanche, avec la réduction des cotisations patronales, nous permettrons aux particuliers employeurs de baisser significativement leur effort de trésorerie".
5) Le travail au noir
Question d'aladom : Les acteurs du secteur souffrent de la concurrence du travail au noir. Que préconisez-vous ?
Bruno Le Maire : "Les mesures de réduction de charges patronales permettront de rendre le travail “légal” moins cher que le travail au noir. C'est à ce stade la meilleure réponse à apporter au travail au noir".
6) Les nouvelles plateformes
Question d'aladom : De nouvelles plateformes sur internet (Uber, Helpling...) favorisent le recours à des travailleurs indépendants plutôt qu'à des salariés. Les intervenants ne bénéficient alors pas des mêmes droits (couverture sociale, droit au chômage, accès à des prêts bancaires...). Quelle est votre position concernant ces nouveaux modèles ?
Bruno Le Maire : "Ces nouveaux modèles économiques ne doivent pas être rendus compatibles avec le mécanisme de crédit d'impôt des travailleurs à domicile si le paiement des charges sociales à payer est diffèrent. Ces plateformes ont néanmoins toute leur place car elles accordent souvent un vrai service et un confort d'usage mais elles doivent respecter les mêmes règles et accorder les mêmes droits aux salariés qu'aux travailleurs indépendants quand ils sont en condition d'emploi chez des particuliers employeurs".
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Nous allons poursuivre notre tour des candidats et nous regrouperons l'ensemble des retours dans un livre blanc. Vous pouvez nous contacter à ce sujet.
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