Alors que des décisions antisociales sont prises unilatéralement sous l'injonction d'institutions financières internationales, le système ne peut plus tolérer de brèches en son sein.
L'éviction du SG du FLN obéit à cette volonté de «reconstruction d'un consensus interne» pour faire face aux troubles sociaux inévitables. Incapable de proposer une vision pour le pays, d'indiquer une trajectoire politique faute de légitimité démocratique, le pouvoir s'apprête à mener une nouvelle «guerre contre les pauvres», à faire payer le prix de l'irresponsabilité et de la gabegie à une majorité de notre peuple.
Confondant les intérêts de l'Etat et de la nation avec ceux d'un régime devenu dangereux pour la cohésion nationale et sociale, les décideurs mettent en place un dispositif de quadrillage militaro-policier du pays et finalise la batterie de textes juridiques visant à neutraliser toute contestation politique. La légalisation de l'autoritarisme à travers la criminalisation de tout acte politique, syndical ou associatif autonome, la volonté de réduire au silence les médias électroniques accusés de porter atteinte à l'image de l'Algérie à l'étranger annonce une «nord-coréisation» du pays.
La raison du «système» se heurtera pourtant à la raison tout court. Dans un monde globalisé, la bunkerisation du pouvoir relève du délire politique absolu. Les transactions financières douteuses, la fuite illégale des capitaux, les manipulations à l'origine d'événements meurtriers dans le pays sont un secret de Polichinelle pour les puissances étrangères et leurs «services». Comment ne pas voir qu'elles servent d'excellents moyens de pression sur un régime prêt à toutes les concessions pour se maintenir ? Le commun des Algériens ont longtemps compris que la complaisance étrangère sert en définitive les intérêts du régime et non ceux de l'Algérie.