La créativité ressort régulièrement dans les différentes études sur les compétences clés du XXIe siècle. Comment développer cette compétence lorsqu’on a le sentiment d’en être peu pourvu ? Un premier pas peut consister à changer de regard sur la créativité en s’inspirant de cette phrase du directeur artistique de MUJI, le designer Kenya Hara : « La créativité, c’est découvrir une question qui n’a jamais été posée. » Personne ne vous demande de trouver LA réponse, mais plutôt de poser la bonne question !
La puissance du questionnement
Un enfant de 4 ans pose environ 300 questions par jour, essentiellement de type « pourquoi… ». Cette phase, un peu fatigante pour ses parents, est essentielle dans son développement : elle lui permet d’organiser les informations, de créer des catégories qui l’aident à se forger une représentation du monde.
Mais nous perdons rapidement cette bonne pratique. La pression sociale, la crainte de se montrer faillible ou encore l’appréhension de bousculer l’ordre établi nous incitent à poser le moins de questions possible.
Pourtant, ce sont bien souvent des questions qui sont à l’origine d’innovations : alors que son papa vient de la prendre en photo, une fillette demande pourquoi il lui faut attendre avant de la voir. Son papa s’empare de cette question et mettra au point le Polaroid !
Une gymnastique intellectuelle
Avec un peu d’audace et de pratique, vous pouvez aider votre cerveau à retrouver ses précieuses capacités de questionnement et par là même à être plus créatif :
– Croisez deux options dans la même question. C’est en se demandant ce que donnerait la combinaison de films de divertissement et de parcs que Walt Disney a eu l’idée de ses parcs d’attraction.
– Pratiquez les 5 pourquoi de la méthode Toyota. Pour aller au-delà des réponses toutes faites, ne craignez pas d’énerver vos interlocuteurs en leur posant 5 fois de suite la question « pourquoi », vous serez étonnés du résultat !
– Changez les règles de votre prochain brainstorming : avec votre équipe, contraignez-vous à générer le plus de questions possible sur un détail irritant, un point de blocage dans un processus. Efforcez-vous de produire à la fois des questions ouvertes et des questions fermées. Triez-les, priorisez-les et faites-en des points de départ pour une réflexion plus approfondie.
– Aidez-vous de questions positives : « Qu’avons-nous réussi dans le projet XY que nous pourrions conserver pour des projets à venir ? » Vous vous mettez ainsi dans un état d’esprit positif, vous ancrerez plus facilement les bonnes pratiques !