On va commencer par tomber le masque. Non, je n'ai pas (encore) lu "Le garçon", le roman de Marcus Malte qui vient d'obtenir le prix Femina. Et non, je n'ai pas retourné ma veste depuis la semaine dernière; je continue d'observer le pathétique spectacle de ces auto-congratulations parisiennes avec un mépris teinté de provincialisme certes arriéré mais qui chuinte de bon sens populaire. Celui que raillent les hordes de bobos imbus de leurs petites personnes. Les mêmes qui biberonnent les logorrhées de nos énarques pour gonfler les voiles de leurs convictions étriquées avec du courage bon marché. Bon, je m'égare...
Bref, je voulais simplement remarquer que le Femina n'a pas été donné à Grasset, Gallimard ou un autre de ces "grands" éditeurs qui verrouillent ces prix d'automne depuis des dizaines d'années. En donnant le prix à l'éditeur Zulma, le jury du prix Femina a fait un pas dans la démocratisation du palmarès et son ouverture aux autres acteurs de l'édition traditionnelle.
Alors certes, ça ne change en rien la question de l'intérêt de ces concours de bonnes notes qui agite le petit monde littéraire parisien qui pue le renfermé. Mais quand même, ça donne à espérer. Et ça ne change pas non plus le fond de la question : ce bouquin de Marcus Malte vaut-il le coup ? Ne l'ayant pas lu, je ne me prononcerai pas... mais je pense que pour une fois je me laisserai tenter. J'avais repéré ce bouquin lors de mon article annonçant la sélection du Femina, en faisant même mon favori. Certes c'était pour une raison tout à fait exotique et peu en rapport avec le critère principal de ce genre d'exercice qui devrait être la seule qualité du livre. Juste parce que Zulma fait de beaux livre. Et qu'ils rééditent William Saroyan.