Il fut le seul à se lever.
Il fut le seul à dire tout ce que tout le monde savait et que personne n’osait dire.
Il y eut bien dans la foule quelques murmures d’approbation, puis ce fut tout.
Quand les forces de l’ordre vinrent pour l’arrêter, tous se turent et il ne se trouva personne pour le défendre.
Jamais il n’avait été seul à ce point.
Il tenta de se sauver mais un coup de feu eut raison de son courage.
Le lendemain, sur le trottoir, il ne restait de l’incident qu’une trace rouge sombre, une tache couleur de l’automne.
Les passants pressaient le pas, sans rien dire, mais songeaient en eux-mêmes qu’il avait bien cherché ce qui lui était arrivé.
Une bourrasque se leva emportant les feuilles des arbres, rouges et jaunes, qui s’éparpillèrent dans le vent.