Euro 2008 : premières impressions

Euro 2008: premieres impressions

Alors que les phases de poule sont terminees et que les de finale ont deja debute, Les colonnes du sport vous font partager leurs coups de coeur mais aussi, leurs deceptions.

La premiere journee de cette competition a montre deux visages. Des matches aussi assommants que les histoires de votre grand-mere, a l'instar de Suisse - Republique Tcheque, ou les deux equipes, paralysees par le stress, se cloitraient dans leur moitie de terrain. Heureusement, il y a eu les confirmations a l'arriere-gout de revelation. Les Hollandais en sont l'exemple parfait. Sans avoir convaincu lors des matches de preparation, la selection de Marco Van Basten a reellement marque de son empreinte cette journee inaugurale en balayant par trois buts a zero les Italiens, champions du monde en titre. Mais il y a, comme je vous l'avais dit, des deceptions, des desillusions. Nous pouvons, je le crois, placer la France dans les perdants de la premiere semaine. En concedant le match nul face a une solide equipe Roumaine, les Franais se mettaient deja dans une situation compliquee.

La seconde journee ne fut pas plus benefique pour la selection tricolore. En rencontrant les Pays-Bas qui avaient fait LA sensation, la France, en cas de defaite, aggraverait la situation et serait sous la menace d'une elimination aussi prematuree que logique. Et la defaite fut au rendez-vous. La defaite fut amere. Un severe 4-1 et les Bleus retombaient dans une crise semblable a celle precedant la derniere Coupe du Monde. Le second choc avait lieu a Klagenfurt. La, la Mannschaft affrontait les Croates. Sous l'impulsion de Olic, les joueurs du tres jeune Bilic balayaient des Allemands hagards. La rencontre se cloturait sur le score de 2-1 et la bronca du public allemand venu en masse. Terrible desillusion pour cette equipe qui revait de finale et qui se retrouve soudainement dans une position delicate, sans aucune certitude.

Cette derniere journee des phases de poule fut marquee par l'elimination presque annoncee des Franais. Battue au terme d'un match durant lequel elle n'aura pas demerite et ou la chance n'a pas ete au rendez-vous a l'image de ce coup-franc devie dans les cages de Coupet, notre equipe nationale sort prematurement de la competition au benefice des miracules Italiens. C'est aussi la qualification arrachee par les Turcs au detriment des Tcheques. En inscrivant trois buts dans le dernier d'heure, Turan puis Nihat a deux reprises, envoyaient Petr Cech et tout son peuple aux enfers.

Hier, nous entamions les : un tres prometteur Allemagne-Portugal. En heritant de l'eternelle selection allemande, Scolari savait que la tache serait ardue. Des les premieres minutes du match, on fut scotche devant la maitrise technique Allemande. Deux occasions, deux buts: un realisme siderant. C'etait une vraie leon que nous donnaient Ballack et ses equipiers. En reduisant la marque juste avant la mi-temps, les Portugais s'accordaient un sursis. Mais alors qu'ils etaient de nouveau a l'assaut des cages allemande, le coup de grace tomba: une simple recuperation de balle dans leur moitie de terrain, une petite passe-a-dix pour dejouer le pressing adverse, une remontee du terrain exemplaire et enfin un coup-franc magnifiquement tire avec a la conclusion Ballack. Une leon de jeu comme on en a rarement vu, mais c'est pourtant un but qu'on ne retrouvera jamais dans les tops buts, ou retournes, talonnades, lobs, lucarnes s'entrechoquent.

Ce soir, nous aurons droit a un match un peu moins passionnant mais toute aussi engage physiquement entre Croates et Turcs. Avec une superiorite technique ecrasante sur la tres diminuee selection de Fatih Terim. La rencontre risque d'etre longue, les fautes abondantes. Mais ne vous decouragez pas: on risque de voir des buts, de la tete probablement.

Un euro aux multiples facettes.

Decidement, cet euro sied aux lunatiques. Alors que les amateurs vous diront que c'est un bon cru, nos redacteurs ont mene leur enquete. Les chiffres ont parle: comme d'habitude ils contredisent les impressions generales. Obnubile par des matches de qualite, le grand public s'avoue conquis par cet Euro. Il faut bien avouer que les Pays-Bas Italie, Pays-Bas - France, Turquie - Republique Tcheque, Croatie Allemagne ou encore Espagne Russie ont fait le plein de but et furent plaisants a regarder. Mais en comparaison des deux derniers Championnats d'Europe, il y eut moins de buts lors des phases de poule. En 2000, nous avions eu droit a un ratio de quatre buts par match en moyenne sur le premier tour. 2004 ou l'annee de la confirmation. Pendant cette meme phase, il y eut en moyenne 4,1 buts par match. Mais cette annee, on est retombe a une moyenne de 3,6 buts, ce qui represente tout de meme huit buts de difference.

Comment expliquer ce bien pietre resultat alors que les scores fleuves abondent? Tout simplement par la concentration passee inaperue de 1-0. On en compte cinq au total. Seule satisfaction: France-Roumanie. Quand on parle de satisfaction, tout est relatif. Question affluence, on a craint le pire apres l'elimination de la Suisse et de l'Autriche, mais finalement les stades n'ont pas ete desertes. Bien que remplis, les stades sont de taille modeste et ne peuvent rivaliser avec les precedentes editions de la competition ou l'affluence moyenne avait ete de 36000 et 34000 spectateurs. Mais a l'inverse de celles-ci, il ne reste plus de places libres. Un point tres encourageant pour des pays organisateurs aussi modestes en termes d'equipements. On peut egalement souligner l'absence de violence aux abords des stades. Les Hooligans Anglais n'etant pas convies, le climat est bien plus detendu qu'a l'Euro 2004, ou de severes bagarres avaient alors eclatees, poussant la police a charger a cheval. Ces affrontements ont ete troques par des regroupements dans le calme entre supporters de differentes nations comme au soir du match France - Pays-Bas, ou les rares tricolores chantaient en choeur la Marseillaise, accompagnes par un orchestre Hollandais.

Vous vous en etes aperus, cet Euro recolte plein de bons points, mais il est encore loin d'etre termine et l'on en a peut-etre encore rien vu.