Ce qui plait encore moins c'est que Wilson y va de nombreuses réformes dites progressives qui, pour la plupart, accordent plus de pouvoir au gouvernement. Ceci rend les Républicains encore plus conservateurs.
Au Congrès, la majorité est Républicaine et on bloque à peu près tout. La cour suprême invalide plusieurs des points du New Deal. Le déficit national se creuse. Les Démocrates du Sud trouvent soudainement que leurs idées se rapprochent de celles des Républicains. La Seconde Grande Guerre sera opérée sous la main des Démocrates (encore). FDR décède en cours de mandat d'une hémorragie cérébrale, avant même que la guerre ne se termine. Harry Truman signera la paix et, bénéficiant de l'optimisme de la victoire de la guerre, sera Président jusqu'en 1953.
FDR et Truman étaient démocrates. Mais cette guerre gagnée, le fût pensé et coordonné (le débarquement de Normandie du moins) par le général Dwight Eisenhower qui lui, est tout à fait Républicain.
Le Sud déteste le new deal démocrate. Et peu à peu. se républicanise. La population noire a été loyale au Parti Républicain depuis ses débuts car ce sont eux qui les ont libérés de leurs chaines, toutefois, avec la Grande Dépression, on se rend compte que la situation des noirs n'est pas tellement prise en compte. On sauve les blancs d'abord. Même si c'est Eisenhower, Président de 1953 à 1961, qui envoie des militaires en Arkansas afin de s'assurer que les écoles de l'endroit sont bien non-ségrégationistes, il devient nettement plus facile pour la communauté noire de s'identifier aux Démocrates qui promettent de l'aide sociale et de la lutte en faveur de leurs droits civils. C'est le Démocrate Lyndon B. Johnson qui prendra tout le crédit et qui fera passer la loi sur les droits civils accordant une totale égalité aux noirs des États-Unis, en 1964.
Les Républicains vont de "perdre le vote de la communauté noire" à "perdre le vote de la communauté noire spectaculairement". 80% de ceux-ci supportent maintenant les Démocrates.
Le Sud, anciennement extrêmement esclavagiste, garde de vieux réflexes et devant ces droits accordés à leurs anciens esclaves, se cambre. Le Sud devient principalement Républicain. Dans les sociétés américaines du Nord, on commence à parler d'avortement. Il s'agit d'une idée en totale affront avec la religion. Les Républicains ont toujours été et restent encore extrêmement pieux. Le conservatisme Républicain se cimente. Les Républicains font nettement plus confiance aux syndicats de travailleurs qu'au gouvernement.
Leurs valeurs sont extrêmement favorables au développement des affaires, au protectionnisme, au patriotisme, et sur l'échiquier politique, ils se placent plutôt à droite. Conservateurs, ils sont traditionnels au possible et extrêmement redevables à ce Dieu fictif.
Ils sont nombreux comme jamais une génération ne le sera à nouveau et des dogmes sont fragilisés.
La religion en est la première victime. Mais plus on tourne le dos à Dieu, plus les Républicains font le contraire. Tout le mouvement hippie est soit apolitique, soit Démocrate. Les Républicains se durcissent.
Richard Nixon, en 1968, profite de la réserve sur les modes de vies des mouvements hippies. Le choc post-traumatique collectif de la bande à Charles Manson, qui fait son massacre en 1969, semble confirmer que le peuple, moralement, a vu juste face en faisant de Nixon son 37ème Président. Le premier mandat offrira une ouverture sans précédent avec la Chine. Nixon veut aussi mettre un terme à la guerre du Vietnam qui tue 300 soldats par semaine et qui reste largement impopulaire et s'assure que les gouvernements socialistes étrangers, surtout en Amérique du Sud, sont renversés. Nixon remporte un second mandant en 1972, contre George McGovern, qui manque de souffle.
Mais on juge Jimmy Carter mou dans les relations tendus avec les Moyen-Orient et durant la crise du pétrole. Après un seul mandat, on élit celui qui resolidifiera les valeurs et l'image des Républicains; Ronald Reagan.
(suite et fin demain)