Titre : [Il faut le] voir pour le croire
Hier, en commun avec le Saint-Siège, l'Eglise argentine a publié un communiqué sur la disponibilité de ses archives pour la période de la dictature militaire de 1976 à 1983.
Le bureau de la Conférence Episcopale Argentine (CEA) a donné une conférence de presse sur l'aboutissement de ce grand projet qui avait été lancé il y a trois ans à la demande du Pape François qui l'avait promis à Estela de Carlotto quelques semaines après son élection (voir mes articles du 25 avril 2013 et du 31 juillet 2013). Il s'agissait de répertorier, d'organiser et de numériser l'ensemble des archives pertinentes sur le sujet des diocèses, de la Nonciature et de la Secrétairie d'Etat à Rome même, tout en protégeant l'intimité des personnes qui peut être reflétée dans ces archives (par exemple les procès en nullité de mariage ou les autorisations de mariage entre personnes de confessions différentes).
Ce fonds de trois mille documents est désormais, sous certaines conditions qui garantisse le bon usage de ce droit (curiosité malsaine s'abstenir), mis à disposition des victimes de la dictature qui cherchent des traces de leurs disparus, que ces victimes soient des particuliers laïcs ou des responsables de communauté religieuse, des supérieurs d'ordre dont des membres ont été assassinés par le régime.
Ce matin, la presse saluait l'événement qui est une première, l'Eglise ne pouvant ouvrir ses archives concernant des gens en vie ou dont la vie a toujours des conséquences sur leurs descendants, et qui était exigée depuis des décennies par les associations de victimes comme Abuelas de Plaza de Mayo ou l'une ou l'autre Madres de Plaza de Mayo.
Pour en savoir plus : lire l'article de une de Página/12 lire l'article principal de La Prensa lire l'article principal de La Nación qui met aussi en ligne une vidéo sur la conférence de presse de lire l'article de Clarín hier lire l'article de Clarín d'aujourd'hui qui revient sur les commentaires de Estela de Carlotto sur l'attitude des évêques pendant la dictature (l'épiscopat a été divisé sur les attitudes à avoir, il y avait une minorité qui s'opposait très fermement au régime) La CEA a mis sur son site Web en vidéo l'intégralité la conférence de presse d'hier.