Jean- Philippe Breleur : l’ambigüité de l’image photographique

Publié le 25 octobre 2016 par Aicasc @aica_sc

Professeur au Campus caribéen des arts, Jean- Philippe Breleur a récemment présenté une exposition individuelle, Des vanités… Des vanités à Tropiques Atrium – Fort de France, Martinique en 2016.

Il avait précédemment participé à des expositions collectives : 30 ans 30 artistes à  EPCC Atrium – Fort de France, Martinique en 2014 et Fleur-raison nouvelle, Fondation Clément, le François, Martinique en 2010.

Jean – Philippe Breleur
Entretiens

Quel est votre projet photographique?

Actuellement je poursuis un travail plastique et numérique entamé depuis 2014 autour des vanités. Sur un plan plastique, la pluralité des sources employées est toujours ramenée à un plan photographique. Dans ce cas, la photographie est en premier lieu celui de la cristallisation, un point de passage entre l’analogique et le numérique. La matière se pixelise, le matériau devient manipulable à souhait…

Jean- Philippe Breleur
Des vanités..des vanités

Pour l’exposition « Portrait(s) de la caraïbe », les productions présentées sont issues d’un autre ensemble nommé « Entretiens » qui date de 1995. Il s’agit d’une série de photographies faisant état de conversations avec une grand-mère martiniquaise en exil, vivant à Paris depuis déjà 25 ans… De la parole donnée aux portraits réalisés, l’entretien est une tentative de remonter le fil du temps, de comprendre le présent également dans les enseignements du passé, de nos histoires passées…

Jean – Philippe Breleur
Entretiens

Quel matériel photographique utilisez – vous ?

Pour ce travail j’utilisais un boitier réflex argentique. Il présentait l’avantage de pouvoir faire des images sur le vif sans avoir un dispositif trop lourd. Soucieux de garder les ambiances lumineuses dans des conditions de lumière difficile, je poussais quelque peu le film afin d’obtenir une texture granuleuse et uniforme par réticulation. Il s’agissait d’obtenir un enregistrement de la scène proche des tonalités réelles.

Qu’est ce qui est propre à la photographie et que l’on ne retrouve dans aucun autre moyen d’expression?

La photographie a cette capacité de pouvoir recouvrir une dimension iconique, symbolique ou encore indicielle. Elle peut même prétendre à ces trois catégories de signe à la fois. Je crois que ce qui caractérise l’image photographique c’est sa grande ambigüité. Médium particulièrement mouvant sur un grand nombre de champ : historique /théorique / technique / esthétique, son usage implique souvent en amont la réflexion et la prise en compte de ce que qui a pu déjà être fait. Enregistrement mécanique, la photographie nous amène non plus à seulement regarder mais à voir le monde.

Jean – Philippe Breleur
Entretiens

Comment se développe votre relation au modèle ?

La rencontre est toujours émouvante mais aussi instructive, donnant des éclairages historiques, sociologiques et personnels. Les images au final comportent toutes ces dimensions, elles  donnent à voir l’ambivalence de l’intime et du collectif.

Pour quelles raisons privilégiez – vous le développement de séries?

Dans ce travail (Entretiens) les séries disent des temps différents de rencontre. Elles sont au nombre de sept. Sept entretiens durant lesquels les questions de la genèse familiale mais également du contexte d’époque se posent.

Entretien avec Jean- Philippe Breleur

septembre 2016