Si un support-band donne le fil conducteur d'une soirée, alors pas de doute : ce nouveau This Is Not A Love Night ne fait pas la part belle aux tapettes. Les teutons de Kadavar, nantis d'un son énorme, déroulent en mode power trio leur stoner surpuissant et leurs références qui puisent dans la New wave of British Metal, battant le secret des riffs sacrés de Tommi I. et Jimmy P. Pillés on le sait par la NWOBM.
Minerves et après-shampoings sont de rigueur pour un un concert effréné, qui rend plutôt justice à ce que le groupe peut proposer sur disque.
No bullshit ! Le chanteur a une voix aigüe et claire qui passe bien, et nos bûcherons finissent leur set par une cover de "Helter Skelter" terminale. Urgh !
On le sait, la mode est aux triomphantes 70's, où entre psychédélires avant-gardistes et blues soul juteux et testéronés, on a choisi notre camp : plutôt Wolfmother que Tame Impala donc.
Débarquent les suédois en vogue de Blues Pills, qui incluent l'ancienne section rythmique de Radio Moscow (excusez du peu !) ainsi qu'un cinquième membre tantôt à la guitare ou aux claviers.
Il y a également l'étonnant Dorian Sorriaux, fantastique guitariste breton qui fait partie de l'aventure. Son jeu étonnant - il caresse les cordes comme muni d'un archet et suspend son mouvement- sa virtuosité ainsi que son look de page moyenâgeux concourent bien évidemment à l'efficacité de sa formation.Qui ne serait qu'un orchestre de soul blues de plus sans la présence et le charisme de la sculpturale Elin Larsson aux pieds nus, véritable leader de Blues Pills - comme le chanteur-guitariste de Kadavar avant elle, elle lâchera un significatif "This is a song from MY first album".
Ce qui ne laisse planer que peu de doutes sur sa prééminence au sein du groupe. Alors, évidemment les références vont bon train, on a parlé d'une Janis Joplin (hot !) bis et de son Big Brother Company. Les Blues Pills on s'en doute, n'inventent rien à dérouler le fil d'un heavy blues façon Bellrays, Alabama Shakes, Black Mountain ou Rival Sons. Eux-mêmes obsédés par la sainte trinité Black Sabbath/Led Zeppelin/Deep Purple.
La vérité est que sans dénier leur valeur à tous ces excellents groupes précités, les Blues Pills sont aujourd'hui les meilleurs de cet esprit revival, et le prouvent les doigts dans le groin dans une Grande Salle palomesque bondée et surchauffée : les hymnes se succèdent ("Lady in gold" en ouverture", "High Class Woman", l'infernal "Elements and things" qui clôt Lady in Gold)Seule au Wurlitzer Elin Larsson dont le sourire carnassier et le performing vengent à eux seuls la performance indigne des Allah-Las en ce même lieu, interprète sa ballade "I felt a change". Poignant.
Juste avant un rappel haletant qui ose le mid-tempo qui va crescendo "Gone so long"
On mise une petite pièce sur ce groupe pour remplir de très grosses salles dans les années à venir !