Ce partenariat avec Intuit (éditeur de QuickBooks) prolonge une précédente collaboration, qui permet, depuis l'an dernier, aux entrepreneurs d'intégrer automatiquement dans leurs livres comptables les dépenses effectuées avec une carte AmEx, pré-catégorisées. Pensé dans la même logique d'accompagnement, le nouveau service « Working Capital Terms » ne se contente pas de faciliter la soumission d'une demande de crédit : il comprend également les fonctions nécessaires pour fluidifier les opérations.
Une fois son financement accordé, le client a ainsi la possibilité de piloter le règlement de ses factures en souffrance depuis son espace QuickBooks. En outre, les transactions correspondantes sont immédiatement comptabilisées au sein de la plate-forme, sans qu'il n'ait à se préoccuper des détails à aucun moment. Le résultat est une vraie simplification de la vie du dirigeant à un moment potentiellement critique pour son entreprise, quand un défaut de trésorerie peut mettre celle-ci en danger.
Naturellement, les bénéfices pour American Express sont évidents : non seulement sa solution acquiert de la sorte une visibilité sans équivalent, mais elle peut aussi maîtriser (et optimiser) la chaîne complète de paiement, au-delà du seul versement des fonds prêtés. On peut, par ailleurs, soupçonner que l'intégration avec QuickBooks lui procure des opportunités de collecter des informations utiles sur l'activité de ses clients (soit sur ses créanciers, lors du règlement des factures, soit, peut-être, en amont).
Avec cette initiative, American Express offre une nouvelle concrétisation du concept de « banque des moments », celle qui s'infiltre de manière invisible dans la vie quotidienne (de l'entreprise en l'occurrence) afin de la rendre plus facile. Il est vrai que l'imagination laisse entrevoir des opportunités supplémentaires : pourquoi, par exemple, la plate-forme de comptabilité ne déterminerait-elle pas seule les besoins de trésorerie, jusqu'à émettre, le cas échéant, une demande de crédit, qu'il ne resterait qu'à valider ?
En attendant d'atteindre ce niveau d'« intelligence », la tendance à l'intégration des services financiers dans les outils des entreprises s'affirme résolument, même si les niveaux de maturité sont encore très variables selon les acteurs, comme l'illustrent les cas respectifs de la startup Finexkap (qui insère sa solution d'affacturage dans les outils de gestion) et de LCL (à travers son annonce récente d'un partenariat avec Fizen pour l'intégration automatique des transactions bancaires dans la comptabilité).