Qu'il soit permis de revenir ici sur les
prestations d'un ancien jeune ministre de l’Économie qui déroule sur les
estrades ses préconisations en vue de 2017.
Dernière prestation en date, Montpellier, ce mardi soir, sur un thème qui tient à coeur : le modèle social.
Le diagnostic est bien posé, dans une France qui doute de tout et qui
voit se creuser le fossé entre les "insiders" et les "outsiders" de plus
en plus nombreux. Dès lors, il est évident qu'il faut faire montre
d'audace pour tout remettre à plat et ne pas considérer certains
domaines comme tabous.
S'agissant tout particulièrement de notre modèle social, il faut avoir
le courage de pointer les citadelles syndicales et un paritarisme qui
est avant tout, synonyme de corporatisme.
Trois domaines méritent d'être revisités sans faiblesse, car ils sont
piliers d'une protection sociale en phase avec notre Nouveau Monde où
tout change. Nous voulons parler de la santé, de la retraite et de la
formation professionnelle.
Trois domaines où les partenaires sociaux ont la haute main avec les
institutions paritaires en santé et prévoyance, l'Unedic pour les
questions de retraites du secteur privé et les OPCA (organismes
collecteurs) en matière de formation professionnelle. Trois secteurs où
le corporatisme, les gouvernances fossilisées et la déperdition de
deniers collectifs impliquent que l'État reprenne la main pour
réorganiser, simplifier et redonner au citoyen acteur un vrai rôle.
Si l'on veut mettre un terme au corporatisme ambiant, il est urgent de
remettre l'individu au coeur du dispositif avec des droits à la
formation individualisés par un crédit nominatif financé par une caisse
nationale de la formation qui pourrait soutenir la réinsertion des
séniors, la promotion de la VAE (validation des acquis de l'expérience)
sans perdre l'efficacité dans la balkanisation d'organismes divers et
variés, pourvoyeurs de syndicats.
Il en va de même en matière de santé où nous continuons à penser que de
vraies mutuelles avec une gouvernance de proximité pourraient avoir une
vraie délégation de service public pour prendre en charge un panier de
biens et services complémentaires du socle de base accordé à tous.
Les mêmes causes ayant les mêmes effets, il est impératif que le
chômage, soit un risque social géré par la sécurité sociale, et financé
par le budget de l'État. Il n'est plus possible de continuer à voir
l'État garantir emploi et retraite d'une cohorte d'agents à statut
spectateur du champ clos des gesticulations au sein de l'Unedic.
Dans un récent billet, il était fait appel à un État moderne qui aura le
courage de réécrire les Tables de la loi et de transgresser certaines
barrières qui ne sont plus d'actualité.
Un seul exemple : quand la sécurité sociale a été créée, il n'y avait
pas de chômage. Aujourd'hui, ce même chômage est le risque social le
plus redouté... il reste en dehors du budget de la sécurité sociale pour
ne pas froisser les partenaires sociaux !