Ces ingénieurs biomédicaux de l’Université du Minnesota montrent qu’il est possible de développer en laboratoire des vaisseaux sanguins artificiels modifiés génétiquement et que ces vaisseaux artificiels, une fois greffés -ici chez l’animal- sont capables de se développer normalement au sein de l’hôte. Des résultats, présentés dans la revue L’étude a été publiée dans la revue Nature Communications, qui restent à valider chez l’Homme. Mais qui si confirmés, suggèrent la possibilité avec ces nouvelles greffes de vaisseaux d’éviter les interventions chirurgicales répétées chez certains enfants atteints de malformations cardiaques congénitales.
Les chercheurs du Minnesota travaillent ici à créer un matériau qu’ils disent » off-the-shelf « , c’est-à-dire utilisable en pratique clinique, pour greffe chez de jeunes patients. L’équipe du Pr Robert Tranquillo génère ces vaisseaux à partir de cellules de peau génétiquement » travaillées » pour éviter tout rejet. Leur objectif, pouvoir greffer ou stocker ces vaisseaux artificiels pour une greffe future.
Les chercheurs ont d’abord combiné des cellules de peau (de mouton) et les ont mises en forme sous forme de tube grâce à une matière gélatineuse, la fibrine, sous la forme d’un tube, puis ont fourni à ce montage, durant 5 semaines, les nutriments nécessaires à la croissance cellulaire en utilisant un bioréacteur. Le bioréacteur permettait également de renforcer l’artère avant la greffe. Puis les chercheurs ont éliminé toutes les cellules de moutons, de manière à ne conserver qu’une matrice acellulaire et à éviter toute réaction immunitaire lors de la greffe.
Une preuve de concept chez l’animal : Cette greffe, testée sur des agneaux âgés de 5 semaines, en remplacement d’une partie de l’artère pulmonaire s’avère un succès : les vaisseaux greffés sont rapidement peuplés par les cellules de l’animal et grandissent ensuite avec l’animal receveur jusqu’à l’âge adulte. A 1 an, le greffon de vaisseau sanguin a augmenté de diamètre, de 56% et le volume de sang pompé de 216%. Les niveaux de collagène ont également augmenté de 465%. Aucun des effets indésirables possibles, tels que la coagulation, le rétrécissement du vaisseau ou sa calcification n’est observé.
Un mariage parfait entre l’ingénierie tissulaire et la médecine régénérative : les cellules de l’hôte repeuplent la matrice du vaisseau artificiel. C’est » un mariage parfait entre l’ingénierie tissulaire et la médecine régénérative où le tissu est d’abord cultivé en laboratoire, puis, une fois greffé, devient un tissu vivant intégré grâce aux processus naturels du corps du receveur « , explique l’auteur principal.
Des résultats très encourageants qui précèdent une demande d’approbation pour de prochains essais cliniques humains.
Source: Nature Communications 27 September 2016 DOI: 10.1038/ncomms12951Tissue engineering of acellular vascular grafts capable of somatic growth in young lambs
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