Une centaine de médicaments sont indiqués comme susceptibles de provoquer des dommages au niveau de l’oreille interne. Ils contiennent des substances ototoxiques. En voici la liste non exhaustive, tout en sachant que ces molécules, dont certains médicaments très courants, ne causent des altérations de l’appareil auditif que dans des cas très spécifiques et lors de traitements prolongés et à forte dose. Ces médicaments ototoxiques peuvent, en effet, endommager les cellules ciliées de la cochlée ou le vestibule (troubles de l’équilibre).
- Anti-inflammatoires
Salicylates
– Aspirine‚, Aspégic‚, Aspro‚, Catalgine‚, Kardégic‚ Solupsan‚
Ces substances ont des effets sur la cochlée en cas de traitement prolongé ou à forte dose. Au delà de 4 grammes par jour, elles provoquent des acouphènes chez 50% des patients et une baisse auditive dans 75% des cas.
Divers anti-inflammatoires
Acides acétiques : Indomethacine, Indocid.
Acides propioniques : Fenoprofène Nalgésic‚ Ibuprofène Nurofen‚ Nureflex‚ Advil‚ Naproxen Apranax‚ Naprosyne‚ Acide méfénamique Ponstyl‚
Acides énoliques : piroxicam Feldène. Les deux molécules les plus souvent citées sont l’Ibuprofène et le Naproxen.
- Cancérologie et hématologie
Cisplatine et dérivés
– Cisplatyl, Eloxatine‚ Oxaliplatine, Paraplatine‚ Carboplatine.
Les effets ototoxiques se manifestent par des acouphènes fréquents avec une déficience dans les aigus. La surdité s’installe parfois brutalement. En cas d’administrations de longue durée, ces altérations auditives peuvent atteindre d’autres fréquences entraînant une difficulté à discriminer les sons entre eux. peuvent être atteintes résultant en un trouble de la discrimination d’installation progressive.
Interféron : il présente un taux élevé d’ototoxicité (45% d’acouphènes avec surdité). Il semblerait que ces effets surviennent après un traitement prolongé et soient réversibles à l’arrêt du traitement.
Autres traitements
-Dérivés de la moutarde azotée (cochléotoxique : surdité et acouphènes permanents)
-Bléomycine (acouphènes possibles)
-Vincristine (cochléotoxique)
-Vinblastine
-Méthotrexate (toxicité cochléaire et vestibulaire)
- Diurétiques
-Furosémide Lasilix.
- Antibiotiques
Aminosides
-Amiklin (toxicité cochléaire et vestibulaire)
-Gentamycine (toxicité cochléaire et vestibulaire, dose-cumulée)
-Isepalline (toxicité cochléaire et vestibulaire)
-Tobramycine Nebcine‚ (toxicité cochléaire et vestibulaire)
-Netilmycine
-Netromycine‚ (toxicité cochléaire et vestibulaire)
-Kamycine‚ (toxicité cochléaire et vestibulaire)
Les Aminosides exercent leur effet ototoxique quels que soient leurs modes d’administration, en prise unique ou en plusieurs. L’ototoxicité est différente selon la molécule considérée : la néomycine est la substance la plus cochléotoxique avec des cas rapportés après aérosolthérapie. Sa vestibulotoxicité est plus rare ; la streptomycine est la plus vestibulotoxique (retrouvé chez 20 à 75% des patients traités). Elle provoque une baisse auditive dans 4 à 15% des cas. La gentamycine est plus vestibulotoxique (incidence allant jusqu’à 30%) que cochléotoxique (4 à 5% de baisse auditive). Kanamycine, amikacine et nétilmicine sont prinicpalement cochléotoxiques.
Macrolides
-Erythromycine, Erythrocine‚ Erytrogram‚ Pédiazole.
Les macrolides induisent une surdité bilatérale, souvent associée à des acouphènes. Les vertiges sont possibles. Contrairement à ce qui est observé avec les aminosides, la surdité peut atteindre aussi bien les fréquences conversationnelles que les fréquences plus aiguës. Elle est donc aisément décelable par le patient. Ces effets ototoxiques surviennent pour des doses supérieures à 4 grammes par jour, ou à partir de 2grammes par jour, en cas d’insuffisance rénale (dialyses) ou hépatique.
-Clarithromycine, Naxy‚ Zeclar. Des cas d’acouphènes et d’hypoacousie réversibles ont été signalés.
-Azithromycine, Zithromax‚ Vancomycine, Vancocine, Vancomycine.
Leurs effets indésirables consistent en des acouphènes et des cas de surdité potentiellement irréversibles, notamment dans les fréquences aigues. Ils sont rapportés pour des taux sanguins élevés (> 30 à 45 mg/l) et en association avec d’autres médicaments ototoxiques.
-Polymixine, Colymycine (toxicité cochléaire et vestibulaire en instillations)
-Tétracyclines, Doxycycline, Vibramycine‚ Minocycline, Acneline‚ Mynocine.
La Minocycline (utilisée notamment dans le traitement de l’acné et de la pseudoarthrite rhumatoide) est vestibulotoxique, surtout chez la femme. Cinquante à 100 mg 2 fois par jour provoquent notamment des étourdissements et des vertiges, réversibles après l’arrêt du traitement, 48 à 72 heures après.
- Antipaludéens
Quinine
-Quinidine, Quinimax‚ comprimés et injections (acouphènes, vertiges, baisse auditive)
-Quinine chlorhydrate Lafran.
Leus effets observés sont réversibles et consistent en acouphènes fréquents, même à faibles doses, selon les patients.
Dans les traitements prolongés à dose supérieure à 200-300 mg par jour, 20% des patients souffrent d’acouphènes, suivis par une baisse auditive provisoire sur les fréquences graves.
Chloroquine
-Nivaquine‚ Savarine.
Des cas de surdité sévère et définitive ont été rapportés le plus souvent après des traitements prolongés et à fortes doses.
Autres antimalariques
-Méfloquine Lariam, Pyriméthamine, Malocide‚ Fansidar (vertiges).
- Topiques locaux prescrits en ORL
On constate des effets ototoxiques en cas de perforation tympanique sèche.
-Antibiosynalar (toxicité cochléaire et vestibulaire)
-Auricularum (quelques cas de vertiges)
-Colicort‚ Corticétine‚ Framyxone‚ Desocort, Panotile‚ Polydexa ( toxicité cochléaire et vestibulaire)
-Dexapolyfra‚ (toxicité cochléovestibulaire pour le foetus, contre-indiqué durant la grossesse)
- Anesthésiques locaux
-Lidocaïne, Xylocaïne‚ Bupivacaïne, Marcaïne (rachianesthésie), Morphine (en épidural)
- Autres drogues ototoxiques
Anti arythmiques
– à base de quinidine, lidocaine, tocainide et flecainide (Flecaïne‚)
– béta-bloquants (Propanolol, Metoprolol) : aggravation d’acouphènes pré-existants
– anti-calciques (Adalate)
Anti hypertenseurs
-Diazoxide, Hyperstat‚ Enalapril, Renitec (cochléotoxicité)
Anti convulsifs
-Carbamazépine, Tégrétol‚ acide valproïque, Dépakine (cochléotoxicité)
Anti ulcéreux
-Cimetitidine, Tagamet‚ Famotidine, Pepdine, Oméprazole, Mopral (cochléotoxicité)
Hormones et contraceptifs oraux
Cochléotoxicité variable selon les patients.
Opioïdes
– Morphine, Moscontin‚ Skenan‚ Pentazocine, Fortal (cochléotoxicité).
Anti dépresseurs
Antidépresseurs imipraminiques :
– Surmontil‚, Anafranil (rares cas d’acouphènes)
– Miansérine, Athymil (acouphènes)
– Fluoxétine, Prozac (perte auditive)
– Diazepam, Valium (acouphènes lors du sevrage).
Des acouphènes ont également été rapportés après la prise de ces substances médicamenteuses :
-Anti-histaminiques
-Caféine
-Aminophylline, Planphylline
-Acétazolamide, Diamox
-Levodopa, Modopar‚ Sinemet
-Deferoxamine Desféral (cochléotoxique dans 25 à 75% des cas, à raison d’une dose journalière supérieure à 35-50 mg/kg).
Philippe Barraqué, expert santé
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