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Issues de familles stables et aisées, ni pratiquantes, ni même réellement croyantes, rien ne semblait prédestiner Sonia et Mélanie à plonger dans l’obscurantisme religieux. Par ces portraits entrecroisés, ce film défend l’idée que la radicalisation djihadiste de certains jeunes ne peut pas être analysée qu’à travers le fait religieux.
La réalisatrice décrit la complexité de l'embrigadement à la lumière de l’incompréhension des parents, démunis face à la radicalisation de leurs enfants. Alors que Sonia se bat pour sortir de cette psychose islamiste nihiliste, Mélanie se radicalise sous les yeux aveuglés de sa mère, après avoir rencontré celui qu’elle nomme son "prince" sur les réseaux sociaux. Dans les deux cas, le processus d'enrôlement est invisible, souterrain et échappe presque à toute explication rationnelle.
Finalement, le scénario se dresse adroitement contre toutes formes d’amalgames. Tout au long de sa dé-radicalisation, Sonia réalise ainsi que l’idéologie véhiculée par Daesh est une interprétation complètement erronée de l’islam.
C’est un pari osé et réussi pour la cinéaste: montrer par un scénario poignant et touchant que l’intégrisme est une réalité complexe et multifactorielle. Par cet engagement puissant, "Le ciel attendra" rappelle que la religion est davantage un prétexte à la violence politique que la cause première du radicalisme.
Comme l’avait déjà souligné Najat Vallaud-Belkacem en parlant de "film d’utilité publique", cette œuvre d’art engagée et pédagogique fédère l’ensemble de la société française autour d’une même lutte contre la dérive terroriste.