L’étude n’est pas la première à impliquer les cellules gliales -au-delà de leur rôle de soutien pour les neurones- dans la régulation de l’appétit. Mais rappelons que ces cellules gliales, lorsqu’anormales sont aussi impliquées dans les troubles neurodégénératifs et que les preuves s’accumulent autour de leur rôle clé dans la modulation de la fonction neuronale. Mais, jusqu’à récemment, il était difficile d’étudier le rôle des cellules gliales dans le contrôle de l’appétit ou dans toute autre fonction cérébrale, faute de techniques disponible pour réduire au silence ou, au contraire, faire s’activer ces cellules, qui représentent tout de même la moitié des cellules du cerveau. Si on en revient précisément au contrôle de l’appétit, on sait également que l’hypothalamus, une structure profonde du cerveau, contrôle l’appétit ainsi que les dépenses d’énergie, la température du corps, les rythmes circadiens dont les cycles du sommeil.
Dans l’hypothalamus, les scientifiques ont identifié 2 principaux groupes de neurones qui régulent l’appétit, les neurones AgRP et les neurones POMC. Les neurones AgRP stimulent l’alimentation, les neurones POMC suppriment l’appétit. L’équipe de recherche a utilisé une nouvelle technique développée à l’Université de Caroline du Nord pour étudier un type de cellules gliales connu comme les astrocytes. Les chercheurs utilisent ici un récepteur de surface qui se lie à un composé chimique qui active les cellules gliales. L’équipe constate qu’activer, » même juste un peu » les astrocytes, entraîne un effet significatif sur le comportement alimentaire.
Astrocytes activés, appétit augmenté :
· » Quand nous avons activé spécifiquement les récepteurs, nous avons constaté une forte augmentation dans l’alimentation. Les souris qui s’alimentent peu durant la journée mangeaient beaucoup, mais sans prendre de poids « . Des données recueillies certes chez l’animal mais qui suggèrent que les cellules gliales pourraient également réguler l’activité des neurones qui contrôlent les dépenses d’énergie, afin de compenser l’augmentation des apports alimentaires.
· Lorsque les chercheurs suppriment toute activité des astrocytes, les souris s’alimentent alors moins qu’en temps normal.
Quel processus ? Restait à comprendre comment les astrocytes exercent leurs effets sur les neurones. De récentes études ont suggéré que les cellules gliales peuvent envoyer des messagers chimiques qui pourraient influencer l’activité des neurones. Une autre hypothèse serait que les astrocytes exercent leurs effets en contrôlant l’absorption des neurotransmetteurs entourant les neurones, ce qui affecterait, indirectement l’activité des neurones. L’équipe cherche maintenant à préciser s’il existe différents types d’astrocytes qui peuvent contribuer au comportement alimentaire, à la modulation de l’appétit, à l’alimentation et au métabolisme.
Source: eLife October 18, 2016 DOI : 10.7554/eLife.18716 Direct modulation of GFAP-expressing glia in the arcuate nucleus bi-directionally regulates feeding
OBÉSITÉ: Ils reconstituent la voie de la faim dans le cerveau–
OBÉSITÉ: Et si 2 hormones et quelques neurones régulaient notre adiposité–