La Banque africaine de développement (BAD) a mis à disposition du gouvernement marocain des experts du climat, afin d’aider le pays dans sa préparation et l’organisation de la 22e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dite COP22. Le Maroc accueille la COP22 du 7 au 18 novembre 2016, à Marrakech.
Forts de leur vaste expérience en matière d’adaptation et d’atténuation pour faire face au changement climatique, de finance climatique, d’environnement, de renforcement des capacités, de transfert de technologies et de développement de projets, ces experts de la Banque africaine de développement offriront un soutien permanent au groupe de travail de la COP22 et pourront conseiller le gouvernement marocain sur d’autres sujets afférant à la COP22.
« En apportant son appui technique, la BAD espère aider le Maroc et d’autres gouvernements africains à définir au mieux leur position au sein du processus de négociation des Nations Unies, de façon à produire des résultats positifs qui permettent à l’Afrique de s’adapter au changement climatique et d’en atténuer les effets », déclare Alex Rugamba, directeur du Département énergie, environnement et changement climatique de la BAD et qui préside par ailleurs son Comité de coordination sur le changement climatique.
L’appel à renforcer la résilience et les capacités d’adaptation au changement climatique contenu dans l’Accord de Paris sur le changement climatique, offrent aux pays africains l’occasion unique de bâtir un développement résistant au changement climatique. Conscients que le changement climatique a des conséquences directes sur les moyens de subsistance dans le secteur de l’eau, les experts de la BAD chercheront également à identifier et proposer des projets de financement qui associent la gestion des ressources en eau et la résilience au changement climatique.
« Le rôle de la sécurité de l’eau est devenu prépondérant depuis l’adoption de l’Accord de Paris, en particulier s’agissant de l’adaptation au changement climatique. Les ressources en eau subiront des contraintes accrues en raison du développement économique, de la démographie et du changement climatique, et pour que nos efforts pour renforcer la résilience et s’adapter au changement climatique soient couronnés de succès, il faudra d’abord commencer par la sécurité hydrique », de l’avis de Mohamed El Azizi, directeur du Département de l’eau et de l’assainissement de la Banque.
La BAD est riche d’une vaste expérience en matière de soutien aux pays africains dans le cadre des COP successives. Elle est aussi un fervent soutien du Groupe africain des négociateurs (AGN par sigle anglais), de Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) et du Comité des chefs d’État et de gouvernement africains sur le changement climatique (CAHOSCC). Lors de la COP21 à Paris l’an dernier, le soutien de la Banque a été décisif pour l’adoption de l’Accord de Paris, ainsi que pour la conception et le lancement de deux solutions africaines majeures : l’Initiative africaine sur les énergies renouvelables (IAER ou AREI par sigle anglais) et l’Initiative africaine pour l’adaptation et les pertes et préjudices.
La mise à disposition de ces experts du climat au service du Maroc a pu être financée grâce à l’Initiative pour l’alimentation en eau et l’assainissement en milieu rural (IAEAR) et à la Facilité africaine de l’eau (FAE). Ces deux initiatives dédiées au secteur de l’eau, qui explorent les opportunités de financement de projets qui associent l’adaptation aux changements climatiques et e domaine de l’eau, développent une solide réserve de projets.
Le portefeuille actif de la Banque africaine de développement dans le secteur de l’eau représente 2,6 milliards d’euros de financements déployés dans 37 pays africains. Cela couvre des projets d’alimentation en eau et d’assainissement en milieux rural et urbain, ainsi que la gestion des ressources en eau à l’échelle nationale et transfrontalière.
La ville de Marrakech, au Maroc, accueillera des milliers de participants durant les deux semaines de la COP22, du 7 au 23 novembre 2016. Des représentants des gouvernements, de la société civile, du monde universitaire et du secteur privé sont escomptés à cette conférence, dont le cœur des débats portera sur les moyens concrets de mettre en œuvre l’accord historique de Paris sur le changement climatique, adopté à la fin de la COP21 en décembre 2015.
Avec l’entrée en vigueur de cet accord le 4 novembre 2016, la COP22 tiendra lieu également de première session de la Conférence des Parties agissant en tant que réunion des Parties à l’Accord de Paris (CMA 1).