Un mystère historique exubérant

Par Dedicaces @Dedicaces

Écrit par Jacob Fletcher : Lecteurs, amis, et amateurs de livres, aujourd’hui, je vais vous parler d’un livre qui ne ressemble à rien d’autre que je n’ai jamais lu. Plus précisément, je parle de L’Attendue par Annik Couppez Véronèse d’Olrac, qui a été publié par Les Éditions Dédicaces en octobre 2016.

Notre histoire s’y lance avec Rudy Cambier, qui est un auteur, philologue et spécialiste en histoire médiévale. Quelque temps auparavant, l’historien Roger Prévost avait analysé certains textes de Nostradamus, qui, tout le monde croyait, avait prédit l’avenir, mais, ce faisant, l’historien a rendu compte que les écrits de Nostradamus portaient sur des événements passés, plutôt que ceux qui avaient encore à se réaliser. Après avoir passé un certain temps passé à décoder ses textes, Rudy découvre que les centuries ont été écrites non par Nostradamus, mais par Yves de Lessines, un moine de l’Abbaye cistercienne. De Lessines était situé, dans une perspective spatiale, à Cambron en Hainaut — et, dans une perspective temporelle, au XIVe siècle, et non pas du XVIe siècle, comme Nostradamus l’était. De plus, Rudy découvre en effet que Nostradamus avait passé quelque temps à cette abbaye particulière.

Encore plus excitant, est le fait, selon les centuries, que les Templiers de Flandres avaient caché un trésor au début du XIVe siècle. Le trésor se trouve dans un champ à Wodecq, dans la province de Hainaut. Rudy apprend aussi que les soi-disant « tables de la loi » avaient été écrites sur l’église de Saint-Martin à Moustier. Les tableaux portent un cryptogramme — non pas un simple cryptogramme, mais plutôt un qui identifie l’endroit où le trésor de Wodecq est enterré.

L’histoire du trésor est la suivante: 21 tonneaux de terre hennuyère avaient été cachés par l’ordre du temple, à l’époque où des terribles accusations étaient soulevées comme eux — des allégations et des actes comme la sodomie, l’idolâtrie et l’hérésie — afin qu’ils puissent être redécouverts dans des temps meilleurs. Cependant, avant longtemps, l’ordre a éclaté, et ces templiers qui n’étaient pas capturés par les troupes de Philippe le Bel ont fui en Écosse et au Portugal. Étant donné que les templiers n’avaient jamais été en mesure de quitter leurs pays adoptifs, le trésor est toujours caché à Wodecq.

Ainsi commence une course autour du monde — et une course contre le temps — pour trouver ce mystérieux trésor. Un thriller avec beaucoup d’histoire attachée, ce livre apportera à l’esprit d’autres œuvres dans la même catégorie, tels que la série Robert Langdon par Dan Brown (qui inclut, notamment, Le code de Vinci).

En raison de la grande quantité d’excitation et de suspense, vous pourriez être inquiet de savoir s’il y a suffisamment d’impact émotionnel dans ce livre. Mais bon, je vous laisse savoir que cette crainte est sans fondement : malgré la forte énergie de ce livre, il est aussi authentiquement touchant d’un point de vue émotionnel. Les émotions vont réellement résonner pour les lecteurs lorsqu’ils partent en voyage avec les personnages. Le livre vous fera rire et sourire, en même temps que vous serez conscient que votre cœur bat fort dans votre poitrine.

D’ailleurs, les éléments de suspense de ce livre ont été bien exécutés. Les scènes passent rapidement de l’une à l’autre, et l’action se déplace à un rythme à faire arrêter votre cœur. Cependant, en dépit de sa vitesse vertigineuse, l’action reste relativement simple à comprendre. Un lecteur ne se forcera pas en essayant de comprendre ce qui se passe dans l’histoire. Malgré le sujet complexe, tout a été expliqué d’une manière telle qu’un lecteur peut suivre l’histoire sans se stresser. Je me suis retrouvé accroché sur l’histoire de Rudy; je voulais continuer à lire pour découvrir comment l’histoire prend fin.

Ce n’était pas seulement l’action qui se déplaçait: les décors du roman changeaient aussi. Les personnages se déplaçant à travers, non seulement la France et la Belgique, mais aussi à travers le monde. J’ai trouvé que ceci fut un changement rafraîchissant ; beaucoup d’histoires que j’ai lues sont localisés dans un seul endroit. Bien que ces histoires soient très bonnes quand même, lire des histoires définies dans des endroits variées est l’une des composantes les plus enrichissantes d’un bon livre. On peut dire que le lecteur traverse le monde aux côtés des personnages.

En outre, j’estime que les personnages sont convaincants. Leurs actions étaient bien justifiées dans le cadre de l’intrigue. Parfois, lorsqu’on lit un livre, on constate qu’on aimerait s’asseoir aux côtés des personnages et leur expliquer toutes les raisons pour lesquelles ils agissent de façon irrationnelle (ou, plus simplement, jeter votre livre ou e-reader contre le mur). Je ne trouve pas que cela a été le cas ici. Tous les personnages ont réagi de manière réaliste à l’égard de leur situation, et je comprenais parfaitement leurs actions.

Maintenant qu’on a discuté du livre, il convient de parler de l’auteur. Un talent polyvalent, Annik Couppez Véronèse d’Olrac a étudié en journalisme, mais elle a aussi pris des cours de danse, de solfège, de la sculpture, et de théâtre. En Belgique, elle a travaillé pour un groupe de presse durant une vingtaine d’années. Lors d’une entrevue, elle a expliqué que, lorsqu’elle écrit, elle cherche une sorte de musique rythmique de l’ambiance dans sa prose. Je trouve que cela est véritablement le cas avec L’Attendue ; les phrases coulent ensemble d’une façon très belle, et les mots se déplacent ensemble comme les notes d’une bellissime composition musicale. C’était un plaisir de lire les phrases ; elles ne chancellent pas répétitivement, et ne manquent pas de passion – ce qui est malheureusement le cas avec la prose de nombreuses histoires. Au contraire, les mots se déplacent bien ensemble, et m’ont fourni assez d’atmosphère et de détail pour que je puisse saisir cette version du monde et de son peuple – mais pas d’une façon que je me sentais fatigué d’une surdose d’information. De plus, la qualité rythmique de l’œuvre assure que les phrases étaient toutes d’une longueur parfaite. Certaines étaient courtes, tandis que d’autres étaient plus longue. L’effet global est que les mots coulent aussi facilement que l’action.

Véronèse d’Olrac explique qu’une des sources de son amour pour la lecture était son père. Une personne lettrée, il a aidé sa fille quant à son amour pour les arts littéraires, et en particulier pour l’écriture. Par contre, la mère de Véronèse d’Olrac est une musicienne, et elle a accompagné sa fille alors qu’elle s’engagait dans la danse classique. Véronèse d’Olrac aime encore danser, jusqu’à ce jour; dans une entrevue, elle a fait remarquer que la danse lui permet d’harmoniser son corps et son esprit, qui a des similitudes avec le processus qu’elle subit lorsqu’elle crée de nouveaux secrets et de nouvelles aventures littéraires. Quand elle écrit, elle cherche le rythme, et elle emploie des mots de manière à ce que les phrases se passent d’une façon lyrique et musicale.

Véronèse d’Olrac a commencé à travailler sur sa passion pour l’écriture quand elle avait huit ans ; ses histoires étaient si impressionnantes que ses enseignantes les lisaient aux autres étudiants. Aujourd’hui, elle reste inspirée par les nombreux auteurs qu’elle lit actuellement. Certains d’entre eux comprennent Victor Hugo, Paul Verlaine et Arthur Rimbaud, de même que le monde d’Harry Potter de J.K. Rowling.

Lorsqu’on lui a demande de décrire ses histoires, l’auteure explique qu’elle veut mettre en valeur la force des femmes courageuses qui se font connaître à travers leurs actions vaillantes. En tissant ses histoires, elle crée de nouveaux mots, qui s’harmonisent avec les émotions à l’intérieur de son esprit et de son moi intérieur. Via ses livres, elle veut donner à ses lecteurs une nouvelle compréhension, en plus que de concevoir des histoires qu’ils aimeront bien.

Elle a annoncé aussi qu’elle travaille sur un projet axé sur la légende du château de Farciennes. Selon cette histoire à venir, dans le milieu du 19e siècle, les ouvriers essayent de se débarrasser de la butte où se trouve la chapelle de Tergnée. Ils avaient pour but d’incorporer sa base dans la voirie de leur communauté. Ce faisant, ils trouvent cinq cavités, en forme de tombes, à l’intérieur desquelles il y avait deux cercueils et des squelettes humains — dont les têtes étaient tournées vers l’Orient. Comme les autres œuvres de Véronèse d’Olrac, cette légende promet d’être une histoire passionnante pleine de mystères et d’aventures.

Dans l’ensemble, la lecture de ce livre a été une excellent expérience dans laquelle je suis heureux d’avoir prit part. Il m’a aidé à voir les choses d’une nouvelle façon, et de penser à des concepts que je n’avais pas pensés auparavant. Je recommande ce livre aux lecteurs de tous les goûts et tous les intérêts; il y a quelque chose pour tout le monde — soit des idées qui suscitent la réflexion, soit l’excitation et l’aventure, soit une véritable profondeur émotionnelle. Ainsi, tout cela étant dit, la prochaine fois que vous cherchez un nouveau récit — pour une nouvelle aventure, en d’autres termes, dans lequel vous aimerez vous perdre — vous devriez considérer acheter une copie de ce livre. Vous ne le regretterez pas.


Classé dans:- Critique littéraire Tagged: Annik, Attendue, Couppez, d'Olrac, Editions Dédicaces, Véronèse