Aujourd'hui sort Parachute, le nouvel album de Mélanie Pain, 3 ème dans sa carrière, qui marque un petit changement car celui-ci est entièrement tourné vers le piano.
Grande fan d' Antony and the Johnsons, elle s'est tournée vers Gael Rakotondrabe, le pianiste et arrangeur du groupe pour cet opus pour lequel nous avons eu le plaisir de nous entretenir hier avec la chanteuse.
Nous espérons que cela vous donnera envie de découvrir son travail.
*****Bonjour Mélanie,
Pour commencer, comment vous sentez-vous à la veille de la sortie de votre nouvel album ?Je suis juste hyper fière de cet album (rires). C'est une étape importante pour moi que ce 3 ème album, car j'ai pris des risques et j'ai exploré des choses que je n'avais pas encore faite. Je suis contente d'en être arrivée là et je me sens très légère.
Tout en étant légère, y a t-il une petite pression par rapport au public ou aux médias suite à ce changement de style ?Une petite. En tout cas j'espère que les gens vont entendre le virage et comprendre mon chemin, je ne peux pas toujours faire la même chose. Après, les gens vont retrouver ma voix et ma sensibilité, ce n'est pas comme si je m'étais mise d'un coup à chanter du tango en espagnol. Je pense que ça va bien se passer.
A quel moment avais vous envisagé de travailler avec Gael Rakotondrabe dont vous aimiez beaucoup le travail ? Comment s'est passé le travail en commun ?Dès que j'ai commencé à composer ces chansons, seule au piano, j'ai pensé à Gaël. Je me suis dit que ça valait le coup de sortir de mes reflexes, qui étaient plutôt folk, et de faire quelque chose de plus produit, qui tend sur le piano avec des textures et des sonorités.
A t'il été facile à " convaincre " de travailler sur votre projet ?On a passé une semaine chez moi à jouer tous les jours les titres en piano voix pour comprendre notre fonctionnement, et on a parlé en détail de chaque morceau. Ensuite je lui ai laissé carte blanche sur les arrangements, on a beaucoup échangé et j'avais pour la première fois quelqu'un qui écoutait mes textes en face de moi (rires). Ca peu paraître con de dire ça mais ce n'est pas toujours le cas, et après il a fait les arrangements totalement libre. Je pense n'avoir rien changé de ce qu'il m'a proposé.
C'est un nouveau style beaucoup moins folk et avec du piano, cela a t'il changé vos mécanismes et votre manière de créer ?Oui il a été assez vite convaincu. C'était la première fois qu'il avait un album à réaliser et arranger en entier, et je lui ai dit dès le début que je lui laissais carte blanche, ça lui a plut. Et dès la première semaine on a vu qu'on avait les mêmes idées et qu'on avait bien fait de collaborer.
A l'écoute, j'ai trouvé cet album très apaisant, est-ce que cela vous convient comme adjectif ?Complétement. Ca a changé ma façon de chanter, ça c'est sur, les rythmiques aussi, et ça m'a débloquée et libérée. C'était une manière d'aller au plus près de l'émotion et des mots que je chante avec quelque chose de minimaliste. Ca m'a beaucoup aidé et je me suis permise des choses comme être plus grave par moment par exemple et de m'amuser.
Le fait d'aborder des sujets un peu plus sombres, c'est car le moment était venu ou ce sont les musiques qui vont ont inspirées ces thèmes ?Tout a fait (rires). Ces textes parlent pour la plupart de sujets qui sont douloureux chez moi et j'ai trouvé que ça m'apaisait beaucoup. Ce n'est pas en chantant des chansons joyeuses qu'on est joyeux, parfois on a besoin de choses plus sombres et ca nous allège, d'où l'idée d'appeler l'album Parachute. Je me sentais légère après chaque texte.
Cet univers sera t'il restitué sur scène lors de la tournée à venir, si ce n'est pas trop tôt pour le savoir ?Mes deux premiers albums, je composais au fur et à mesure et je ne me sentais pas prête dessus à être totalement moi. Parfois je chantais des chansons des autres ou des histoires qui ne m'appartenait pas. Vu mon histoire avec Nouvelle vague, j'ai une image un peu rétro qui me colle à la peau de fille douce et j'ai eu enfin envie de parler de choses personnelles et plus importantes. Ca s'est fait naturellement, je ne pouvais plus cacher tout mon coté dark plus longtemps (rires).
On retrouvera d'anciens titres retravaillés pour coller à l'univers de Parachute ?En fait j'ai fait un premier concert la semaine dernière au Festival MaMa à Paris et j'y ai donc monté mon spectacle. J'ai voulu aller dans ce côté contrasté donc il y a des moments très minimalistes et d'autres avec un peu d'électro, des silences, du bruit. L'album fait un peu cocon et j'ai voulu recréer ça sur scène en essayant d'envelopper les gens. Je suis assez contente de ce premier concert et du résultat.
Oui, on a réorchestré La cigarette par exemple et d'autres titres du deuxième album. C'est amusant de voir qu'ils fonctionnent bien aussi comme cela. En fait quand le texte est fort, en live tous les arrangements fonctionnent, même le plus dénudé.
Le Carrefour Culturel remercie Mélanie Pain pour le temps qu'elle nous a accordé et sa simplicité. Son nouvel album Parachute est disponible dès aujourd'hui, nous vous invitons à le découvrir.
Et pour découvrir Mélanie Pain sur scène, notez déjà qu'elle se produira au Café de la Danse à Paris le 1 février 2017.