La naissance par césarienne a déjà été associée, par plusieurs études, au risque d’obésité pour l’enfant, plus tard dans la vie. Cette étude de Université Purdue (Indiana) apporte une nouvelle preuve de cette association chez un groupe e population Maya. Ces anthropologues constatent en effet, chez ce groupe que la taille de la mère et le mode d’accouchement prédisent les modèles de croissance de l’enfant à 5 ans. Cette recherche présentée dans l’American Journal of Human Biology -avec des conclusions obtenues en l’absence de tout facteur de confusion possible-, permet d’observer directement l’impact du mode de naissance sur la croissance et l’IMC à la petite enfance.
Ainsi, au sein de ce groupe de population Maya, les mères à IMC élevé et qui ont eu une césarienne mettent ont » les enfants les plus gros du village « , explique le Dr Veile, auteur principal de l’étude. Son équipe a suivi 57 mères Maya et leurs 108 enfants nés entre 2007 et 2014. L’équipe a également suivi la croissance des enfants chaque mois et jusqu’à l’âge de 5 ans. Environ 20% de ces enfants sont nés par césarienne.
· A 5 ans, aucun des enfants n’était atteint d’obésité, selon les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et seulement 5% étaient en surpoids. Cependant, les chercheurs observent des différences notables dans les tailles des enfants qui suggèrent un impact du mode de naissance :
· A 5 ans toujours, un enfant né par voie vaginale, à poids de naissance élevé et né d’une mère à IMC élevé, pèse en moyenne 15,5 kg,
· Né par césarienne, il pèse 17 kg, soit près de 10% de plus.
Les chercheurs rappellent le cadre » idéal » de l’étude : les enfants du village ne sont pas touchés par les nombreux autres facteurs d’obésité tels que des aliments trop riches en sucre, des régimes alimentaires riches en matières grasses ou des modes de vie sédentaires. Les enfants mayas sont physiquement actifs et leur régime alimentaire se compose principalement de maïs, de fruits et de légumes. Les enfants sont nourris au sein jusqu’à l’âge de 2,5 ans, ce qui élimine les préparations comme facteur possible de gain de poids. » De plus, si de nombreuses autres populations vivent selon les mêmes critères, les mayas ont aujourd’hui accès à des installations modernes de soins de santé dont périnatale. Cette absence de facteurs » de confusion » a permis aux chercheurs d’observer, de manière objective et indépendante, l’impact du mode de naissance sur la croissance durant la petite enfance, et en particulier l’évolution du poids « , écrivent les auteurs.
ØCe lien identifié entre naissance par césarienne et risque accru de surpoids ou d’obésité pose une vraie question de santé publique, notamment en regard de l’incidence croissante des césariennes.
Le microbiome impliqué ? Une explication de ce lien entre naissance par césarienne et obésité implique le microbiome ou les » bonnes bactéries » de l’intestin. Les enfants sont exposés aux bactéries » de stimulation immunitaire » de la mère dans un accouchement par voie vaginale. Ils ne le sont pas en cas de naissance par césarienne. Ces (bonnes) bactéries vont à coloniser l’intestin du nourrisson, et jouer un rôle important dans le développement de la fonction immunitaire et le métabolisme du bébé. En revanche, une mauvaise colonisation du microbiome intestinal pourra conduire à l’obésité et à ses comorbidités.
Source: American Journal of Human Biology 4 October 2016 DOI: 10.1002/ajhb.22920 Childhood body mass is positively associated with cesarean birth in Yucatec Maya subsistence farmers
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