Lu sur lepoint.fr en date du 19 juin 2008, l'état des lieux du patrimoine rouennais signé par Domitille Arrivet.
Le moins qu'on puise dire est qu'il est alarmant, surtout en ce qui concerne le patrimoine religieux : du clocheton de la cathédrale aux églises Saint-ouen et Saint-Maclou : " Mis à mal par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, les monuments rouennais tombent en décrépitude. La faute au désengagement de l’Etat et à des travaux sans cesse retardés.
Un extrait de l'enquête :
« Pelouse interdite. Attention chute de pierres. » Ce panneau d’avertissement fiché sur le parvis de la splendide abbatiale gothique Saint-Ouen résume le drame qui touche les trésors architecturaux de Rouen. Témoins des périodes glorieuses que la cité normande a connues tout au long de l’Histoire, ses monuments se délabrent, lentement mais sûrement. Partout, dans les quartiers qui ont survécu aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale, les toits sont échafaudés, les clochers enrubannés, les façades à moitié ravalées... Une incurie que près de 3 millions de touristes découvrent chaque année. Ainsi, Allemands, Américains, Canadiens et Japonais qui viennent admirer les splendeurs d’un patrimoine unique en France devraient se méfier. Ils pourraient bien être assommés par un morceau de gargouille moyenâgeux tombé de 30 mètres d’une façade mal entretenue.
Certes, aucun accident dramatique n’est encore à déplorer. En 1999, lors de la forte tempête qui a traversé la France, un clocheton de la cathédrale s’est tout de même effondré dans le choeur de l’édifice. A la grâce de Dieu, à 7 heures du matin il n’y avait sur les bancs ni fidèles ni touristes... Reste que huit ans plus tard les 20 tonnes de métal gisent encore dans les dépendances de l’église. Il n’y a pas d’argent pour restaurer le clocheton. Des fonds ont bien été annoncés, mais jamais débloqués. « Avec le désengagement de l’Etat, et à force de retarder les travaux, nous sommes passés d’une période de valorisation du patrimoine à une période de gestion de l’urgence et de la sécurité. Désormais, nous colmatons les brèches , regrette Valérie Fourneyron, maire de Rouen. Autour de la cathédrale, quand les vents dépassent 80 kilomètres par heure, nous sommes obligés de fermer la place, pour ne pas risquer l’accident. » Mais la cathédrale Notre-Dame, le seul monument de la ville qui reste sous la tutelle de l’Etat, n’est pas la seule à souffrir du manque de moyens. Les églises Saint-Maclou, Saint-Ouen ou le temple Saint-Eloi connaissent les mêmes soucis.
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