Titre : Pierre Tombal, T32 : Fin de bail au cimetière
Scénariste : Raoul Cauvin
Dessinateur : Marc Hardy
Parution : Mai 2016
« Pierre Tombal » est une série qui fait partie de l’univers de mon enfance. La bibliothèque familiale abritait une quinzaine de tomes des aventures de ce sympathique fossoyeur. Cette saga est scénarisée par Raoul Cauvin, auteur spécialisé dans la bande dessinée « professionnelle » avec l’Agent 212 ou les Femmes en blanc. Les illustrations sont l’œuvre de Marc Hardy. Il y a quelques années, j’avais décidé de m’offrir un nouvel opus de cette série dans l’idée de déguster une madeleine de Proust. J’ai pris beaucoup de plaisir à m’immerger à nouveau dans l’univers de ce cimetière pas comme les autres. Depuis ce retour de flamme, je n’ai raté aucun album dont le dernier en date, sujet de cette critique, intitulé « Fin de bail au cimetière ».
La cousine Marie débarque !
Comme son nom l’indique Pierre Tombal est fossoyeur. En charge d’un cimetière, il veille autant au bien-être des visiteurs que des locataires. En effet, la particularité de ce lieu est que les morts sont des habitants bien « vivants ». Le héros est donc le lien entre deux mondes : la vie et l’au-delà. Les gags alternent donc entre les mésaventures des passants venus se recueillir dans cet endroit pas comme les autres et celles de personnes passées à trépas qui cherchent à gérer le mieux possible leur éternité !
Au fur et à mesure de ses aventures, le quotidien du héros a été agrémenté de protagonistes secondaires à la personnalité marquée. La première à être apparue est la Mort. Jamais séparée de sa faux, on ne peut pas dire qu’elle paraisse cordiale à la première rencontre. Néanmoins, les auteurs arrivent à la faire générer une sympathie improbable. La Mort ne serait rien sans la Vie qui prend ici les traits d’une petite fille aux cheveux bleus sautillant en permanence en semant la vie sur son passage. Il va sans dire que les deux s’entendent comme chien et chat ! Enfin, l’arrivée la plus récente dans l’univers de Pierre Tombal prend les traits ravissants de sa cousine Marie. Cette dernière, cohéritière du cimetière est une redoutable concurrente qui n’a aucun mal à rendre fou notre fossoyeur adoré !
La série se décompose en une succession de gags dont la durée oscille entre une et huit pages. Cela offre des histoires au rythme différent. La lecture est donc agréable et la curiosité est alimentée régulièrement. Néanmoins, je garde une préférence pour les gags courts. Je les trouve plus réussis. Les histoires plus longues sont légèrement diluées et influent négativement sur l’intensité humoristique de l’ensemble. Par contre, j’apprécie l’exploitation que fait l’auteur de ses seconds rôles avec une mention particulière pour la Mort qui est, pour moi, la star de la série. Les visiteurs sont également suffisamment variés pour faire sourire de la première à la dernière page. Le bémol dans le casting reste pour moi sa cousine qui a, à mes yeux, du mal à trouver sa place dans l’univers de la saga.
Le trait de Marc Hardy pourrait rebuter un petit peu au premier contact. Il s’en dégage un côté brouillon qui se démarque des illustrations habituelles de ce type de série. Néanmoins, immergé dans la lecture, on se rend compte que son style s’accorde parfaitement avec l’atmosphère de l’ensemble. Le côté irrévérencieux et drôle de la thématique est parfaitement mis en valeur par ces dessins dynamiques.
Pour conclure, cet opus s’inscrit dans la lignée des précédents. J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver un univers qui me fait rire depuis que je suis enfant. Néanmoins, il faudra faire attention à ce que multiplier les personnages ne soit pas un moyen de moins travailler les gags. En effet, la cousine est à mes yeux encore trop peu travaillée pour être considérée comme un atout humoristique. Mais cela peut évoluer avec le temps, elle doit trouver ses marques…