1,5 million de civils irakiens pourrait être directement impactés par l'offensive pour la reprise de Mossoul. ACF appelle la communauté internationale à fournir un appui opérationnel et financier à la réponse humanitaire sur la seule base des besoins, détaché de tout objectif politique et dans le respect des principes humanitaires. « Notre principale préoccupation est que les civils paient le prix le moins lourd possible. Nous craignons que la population ne reste bloquée dans une ville en état de siège, qu’elle soit utilisée comme bouclier humain, piégée au milieu des affrontements ou touchés par des raids aériens », s’inquiète Aneta Sarna, Directrice Pays pour ACF. Pour éviter un tel drame, les forces impliquées dans l'offensive de Mossoul doivent prendre toutes les mesures possibles pour préserver les civils ainsi que leur droit à accéder à l'aide humanitaire et à des zones sûres, grâce à une réelle application des normes de protection et du droit international humanitaire.
La vague de civils qui pourraient fuir la ville et la façon dont leur déplacement sera géré pourraient exacerber les tensions préexistantes, en particulier dans des zones connaissant déjà d’importants besoins humanitaires et des discriminations. Les procédures de vérification des personnes déplacées qui vont être mises en œuvre doivent respecter les normes nationales et internationales; être justes, cohérentes et transparentes et préserver la dignité des individus. Si ce processus de vérification doit être effectué seulement par des autorités étatiques, le soutien et la présence d’organisations humanitaires spécialisées en protection doivent être autorisés.
« A date, la plupart des camps ne sont pas prêts et ils n’auront pas la capacité suffisante pour accueillir un aussi grand nombre de personnes. En outre, la plupart des personnes déplacées ne seront probablement pas en mesure de retourner dans leurs foyers avant l'hiver, ce qui va exacerber les besoins », ajoute Aneta. L’hébergement, l’accès à l’eau, à l'assainissement, aux services de santé et à la nourriture vont être limités, voire critiques. De même, la protection des personnes déplacées et le soutien psychologique à leur apporter sont des préoccupations majeures. La réunion de Paris doit s’assurer de la disponibilité de fonds adéquats pour répondre à l’échelle des besoins humanitaires qui vont émerger tout au long de l’offensive militaire et des déplacements qu’elle provoquera.
Les États doivent soutenir de toute urgence le dialogue entre Bagdad et Erbil pour la mise en place d’une gouvernance et la délivrance de services publics dans les zones nouvellement récupérées et dans les « territoires disputés » entre le Gouvernement irakien et le gouvernement régional du Kurdistan. Des mécanismes ad hoc doivent à minima être définis pour s’assurer que la population ne continue pas à payer le prix de cette situation non résolu.
A l’attention des rédactions
Action contre la Faim a déployé son équipe d’urgence à Erbil, à 80 kilomètres à l’est et se prépare à venir en aide à 90 000 personnes qui fuiraient Mossoul dans les prochains jours. En plus des activités qu’elles mènent déjà en Irak depuis 2013, les équipes mèneront des distributions de nourriture, d’ustensiles de cuisine, de kits d’hygiène et d’abris d’urgence. Elles assureront également la construction de latrines et de douche, l’approvisionnement en eau et un soutien psychologique aux personnes les plus affectées.
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