Par Talia Stiegler - 19/10/2016 | 4:32
STX Offshore & Shipbuilding a demandé en mai dernier son placement en redressement judiciaire. Le texte de la publication obligatoire ordonnée par le tribunal dans des journaux sud-coréens précise que "les parties intéressées peuvent présenter des offres pour les deux entités (STX France et South Korea's STX Offshire & Shipbuilding) ou une des entités".
Le tribunal convoquera le 11 novembre prochain les banques créancières de STX Offshore et les autres parties intéressées pour qu'elles donnent le feu vert à cette proposition.
Le gouvernement français a affirmé qu'il s'opposerait à un rachat de STX France par un "mauvais repreneur". Le ministre français de l'Economie, Michel Sapin a même assuré que son pays en tant qu'actionnaire, disposait d'assez d'armes pour défendre ses intérêts.
Pour s'opposer à un projet de reprise contraire aux intérêts français, Paris peut recourir soit à la minorité de blocage d'un tiers détenue par l'Etat français au sein de STX France, soit au classement des chantiers dans les industries dites stratégiques.
STX France, qui compte 2.600 salariés et fait travailler environ 5.000 sous-traitants, est la seule unité profitable de STX Offshore & Shipbuilding.
Les carnets de commandes des chantiers de Saint-Nazaire sont pleins et les syndicats, comme les élus locaux, redoutent que la reprise de STX France par un groupe étranger n'ouvre la porte à une main mise chinoise sur cette activité florissante.
Le sénateur socialiste de Loire-Atlantique Yannick Vaugrenard a dit privilégier une prise de participation du constructeur naval militaire DCNS, dont l'Etat français est actionnaire à hauteur de 62% et dont le Président-Directeur Général Hervé Guillou a déclaré regarder "de près" l'opportunité d'une participation minoritaire dans les chantiers de Saint-Nazaire.