Les chercheurs du Nordic Cochrane Centre ont effectué une analyse de 13 études menées, au total, chez 614 participants volontaires, en bonne santé, exempts de dépression et qui ont pris des antidépresseurs, ISRS (inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine) ou SNRI (Inhibiteur sélectif de la recapture de la noradrénaline). Les chercheurs ont évalué les effets indésirables et regardé si ces participants étaient plus susceptibles de développer des pensées de type suicidaire. Leur analyse constate :
· 54 événements indésirables pouvant éventuellement aggraver le risque de suicide parmi les 354 participants qui ont pris des antidépresseurs (soit une incidence de 15,25%)
· 27 événements du même type chez les 258 participants qui ont pris un placebo (10,46%).
· Prendre un antidépresseur s’avère lié, sur cet échantillon, à un risque accru de 85% d’événement indésirable soit presque le double.
Les événements rapportés ne sont néanmoins pas le suicide : Sont relevés, des épisodes d’agitation et de tremblements, de cauchemars, de nervosité, d’anxiété, de dépression et de troubles de la pensée. Mais de tels épisodes sont considérés comme des » événements déclencheurs « , pouvant mener au suicide, selon les auteurs. Ils concluent, sans pour autant et heureusement constater de suicide, que » les antidépresseurs doublent la survenue d’événements de nature à conduire au suicide et à la violence »
Source:Journal of the Royal Society of Medicine October 12 2016 doi: 10.1177/0141076816666805 Precursors to suicidality and violence on antidepressants: systematic review of trials in adult healthy volunteers