Mais les dispositions législatives ou administratives prises et qualifiées de " réformes ", ont été le plus souvent des changements en pire, des mesures purement comptables se terminant presque toujours par un recul des droits des citoyens et/ou une baisse du pouvoir d’achat des salariés et retraités…
En 1988, une première formulation de la synthèse était popularisée par le président François Mitterrand, après sa réélection pour un second mandat. Ce fut alors le fameux " Ni-ni " qui définissait sa politique économique consistant à ne pas faire de nouvelles nationalisations tout en conservant celles déjà faites : ni nationalisation, ni privatisation.
Aujourd'hui, la version du " Ni-ni " hollandais résume parfaitement la politique économique et sociale suivie depuis 2012 qui s'est traduite par la mise en œuvre d’une synthèse entre ni statu quo, ni changement profond.
En matière d'Europe également, ce thème n'a pas échappé à l'apologie du " Ni-ni ". Lors de sa cinquième conférence de presse en février 2015, interrogé par un journaliste qui cherchait à savoir s’il se situait plutôt du côté de « l'orthodoxie » budgétaire prônée par Angela Merkel ou, au contraire, du côté d’une « Europe de gauche », François Hollande faisait mine de s'amuser de la malicieuse question et la réponse sera : « ni l’un, ni l’autre ».
François Hollande aura proclamé son amour pour la " réforme " mais sera resté toujours très éloigné de la signification de ce mot telle qu’elle est donnée par le Petit Larousse : " changement important, radical, en vue d’une amélioration ".
Pourtant, les domaines où règnent archaïsme et injustice sociale ne manquaient pas : institutions à caractère monarchique, mode d'élection anti-démocratique de l’Assemblée nationale et du Sénat, colossal mille-feuille administratif, escroquerie de la dette publique, chiffres fantaisistes du chômage, érosion du pouvoir d’achat des salariés et retraités, désengagement tous azimuts de l’Etat, fiscalité injuste, mode de financement archaïque de la Sécurité sociale, etc.
Il aurait fallu engager, dès le début du quinquennat, des réformes dans tous ces domaines essentiels et bien d’autres encore afin de renouer avec la République, la démocratie et la justice sociale, en apportant des réponses sérieuses aux difficultés que rencontrent des millions de Français et leurs familles.
Le vieux principe, rappelé naguère par Pierre Mendes France au début des années 80, (si les réformes essentielles ne sont pas faites dans les six premiers mois qui suivent l’installation d’un nouveau gouvernement, elles ne se font en général jamais) a été une nouvelle fois vérifié. Dès la fin de l’année 2012, il était clair que les réformes essentielles à faire étaient déjà enterrées.Mais si cette absence de vraies réformes résulte d’une politique assez conservatrice, elle s’explique aussi par un manque de préparation à l’exercice des responsabilités et une profonde méconnaissance des dossiers. L’incompétence aura marqué quasiment chaque action, chaque projet de loi, chaque déclaration de ministres ou secrétaires d’Etat. On n’aura jamais constaté autant d’incohérences, revirements, maladresses ou couacs gouvernementaux depuis le début de la 5ème République en 1958.
François Hollande aurait pu écouter les conseils venant d’experts de la société civile mais il a préféré s’entourer de ses proches au sens idéologique du terme. Des projets à caractère souvent électoraliste ont été ainsi censurés par le Conseil constitutionnel comme la loi sur l’amnistie sociale ou l’imposition à 75% des revenus annuels dépassant un million d’euros. D’autres n’ont pas abouti comme l’état d’urgence ou la déchéance de nationalité que François Hollande avait décidé de faire entrer dans la Constitution.
Mais c’est avant même son élection, lors du grand meeting de campagne, le 22 janvier 2012 au Bourget, que François Hollande commettait sa première grave erreur. Il était aux côtés de Yannick Noah, longtemps exilé fiscal en Suisse en tant que tennisman professionnel. Ce duo sur scène était d’autant plus étonnant que la gauche en général et le Parti socialiste en particulier n’ont jamais eu de mots assez durs pour les exilés fiscaux.
En invitant Yannick Noah qui avait gagné 3 800 000 € en 2010 (10 410 € par jour) selon le magazine Challenges, François Hollande, l’homme qui n’aimait pas les riches, donnait ainsi un très mauvais signal sur la politique qu’il allait mener au cours de son quinquennat, notamment en matière fiscale.
Et comme un nuage sombre s’avançant dans le ciel, cette première erreur annonçait l’orage qui allait suivre. 110 erreurs au moins relatées dans un livre mais leur nombre est en réalité bien supérieur…
> " Les 110 erreurs de François Hollande " aux Editions Edilivre
> un livre d’Albert Ricchi (en vente chez l’éditeur ou sur les sites d'Amazon et de la Fnac).
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