Les quatre éléments sont au rendez-vous : l’eau, beaucoup, la terre dès les premières images, le feu, même dans l’eau, et l’air, dans les voiles de la danse. Mais est-ce que cela suffit ? Pourquoi fallait-il présenter ce film comme la rencontre entre Loïe Fuller (Soko) et Isadora Duncan (Lily-Rose Depp) pour, aussitôt après, se défendre de faire un biopic ? Oui, ce film fait parler de Loïe Fuller, sans doute une des pionnières de la danse dite contemporaine. Il montre le travail acharné (jusque dans la chair) d’une danseuse, pas vraiment gracieuse, mais obstinée dans son travail de création totale : mouvement, force, dessin, utilisation de l’électricité nouvelle. Il montre aussi la danse sortant des théâtres, se risquant dans la nature. Et l’opposition (qui passe par la nature) entre ce travail dont Loïe Fuller se recouvre et la grâce dans la nudité d’Isadora Duncan. C’est peut-être cela que souligne la scène dans laquelle celle-ci abandonne celle-là, nue, insatisfaite, dans les ruines. Fallait-il pour autant supporter l’invention de ce personnage (Gaspard Uliel), petit noble argenté, impuissant et malsain qui éclipse la relation, semble-t-il durable, entre Loïe et Gabrielle (Mélanie Thierry), celle qui la soutient et la protège ?
Ce film était projeté au Pôle culturel d'Alfortville (94), inaugurant une saison cinématographique dans la ville.