Sa capacité à lutter contre les radicaux libres et à favoriser l’immunité, en font un supplément nutritionnel populaire depuis des décennies. Mais le sélénium a un autre avantage notable, il permet de prévenir et réduire le risque de cancer colorectal et à ce titre peut être prescrit en cancérologie, en supplémentation de prévention. C’est à ce titre que ces cancérologues de l’Université d’Arizona vérifient son efficacité et son innocuité. S’ils confirment que cet oligo-élément est bien un antioxydant puissant, ils montrent également qu’une supplémentation excessive peut augmenter de manière significative le risque de diabète de type 2. Donc supplémentation oui, mais sur prescription et avec modération.
Le sélénium est connu pour sa capacité à lutter contre le vieillissement cellulaire et les dommages à l’ADN mais aussi à protéger contre certaines maladies virales. Si cet oligo-élément est présent dans les viandes, les poissons, les œufs, le lait et les céréales complètes, sa carence doit être contrée par supplémentation : en effet, des niveaux insuffisants de sélénium peuvent en effet entraîner des effets sévères, dont la macrocytose -souvent associée à l’anémie-, l’hémolyse, à des troubles de l’immunité, une dépigmentation des phanères, des symptômes d’arthrose ou un risque accru de certains cancers. Ici, c’est l’effet protecteur du sélénium, contre le cancer colorectal, qui motive cette équipe américaine à valider l’innocuité et l’efficacité du sélénium, en supplémentation, pour combattre et réduire le risque de cancer colorectal.
Cet essai clinique a été mené sur 1.824 participants, âgés de 40 à 80 ans, ayant été opérés de polypes précancéreux et à risque élevé de cancer du côlon. Les participants ont été » randomisés » pour prendre soit 200 mcg de sélénium par jour, soit un placebo, durant 33 mois. L’analyse suggère en effet que :
· une supplémentation en sélénium ne fait pas la différence, et ne parvient pas à empêcher le développement d’adénomes, mais elle permet de réduire de 18% la récidive, chez les participants avec adénomes avancés au départ,
· en revanche, le sélénium accroît de 25% le risque de développement d’un diabète de type 2, et fait plus que doubler le risque chez les patients plus âgés.
D’autres recherches sont en cours pour préciser les doses et les mécanismes biologiques sous-jacents à la toxicité des suppléments de sélénium. Si cette étude n’obère en rien ses bénéfices antioxydants et immunitaires, ces données appellent à revoir la pratique de supplémentation en prévention du cancer colorectal.
Source:Journal of the National Cancer Institute(JNCI) December 2016 doi: 10.1093/jnci/djw152 Selenium Supplementation for Prevention of Colorectal Adenomas and Risk of Associated Type 2 Diabetes (Visuel@University of Arizona Health Sciences)
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