Il existe très peu de recherches portant sur les facteurs au travail associés au risque de décès prématuré. Ces chercheurs de l’Indiana pensent même que leur étude est la première à examiner la relation entre les caractéristiques de l’emploi et la mortalité.
Les chercheurs de l’Université d‘Indiana Indiana University ont suivi durant 7 ans, en les interviewant régulièrement, 2.363 participants, âgés en moyenne de 60 ans au départ de l’étude. Les chercheurs ont pris en compte les contraintes et les exigences du poste, son niveau hiérarchique, sa part de management, la quantité de travail, la pression du temps, la concentration nécessaire, l’autocontrôle et la faculté de prise de décisions. L’analyse constate que :
· les participants ayant occupé des emplois avec peu d’autocontrôle mais des exigences élevées présentent un risque accru de de 15,4% de décès prématuré, à 7 ans donc, vs les participants ayant occupé des emplois moins contraignants.
· Les participants ayant occupé des emplois de management avec également des exigences élevées présentent une diminution de 34% du risque de décès par rapport aux participants ayant occupé des emplois d’exécution.
· les participants ayant occupé des emplois avec peu d’autocontrôle ont un IMC plus élevé.
· Parmi les décès constatés, 26% sont survenus chez des personnes ayant occupé des emplois de services de base, et 32% chez des personnes ayant occupé des emplois manufacturiers à fortes exigences mais faible autocontrôle.
· Les taux de mortalité sont plus faibles chez les personnes occupant des postes de bureau et chez les travailleurs agricoles et les artisans.
· Globalement, le risque de décès prématuré est réduit dans les cas où le » travailleur » a un lien social avec les bénéficiaires de son travail.
· Enfin, les personnes qui ont le contrôle sur leur travail vont même, en moyenne, jusqu’à apprécier un stress élevé.
En cause, plus que le stress, l’absence de liberté dans la prise de décision : ces données suggèrent ainsi que des emplois stressants ont des conséquences parfois très sévères, en particulier lorsqu’associés à une faible liberté dans la prise de décision. En revanche, Un meilleur contrôle sur son travail peut contribuer à une meilleure gestion du stress professionnel. Ainsi, un emploi stressant peut effectivement être bénéfique pour la santé s’il est associé à une certaine liberté dans la prise de décision.
Les bénéfices d’une » micro-gestion » : cil n’est pas forcément utile, précisent les auteurs, de réduire les attentes vis-à-vis des personnels ou de leur fonction. En revanche, il est primordial de laisser les employés s’exprimer sur la façon dont le travail est fait. » Il est possible d’éviter les conséquences sur la santé, d’un travail même stressant, en laissant les employés fixer leurs propres objectifs, leurs propres horaires, leurs propres priorités « . Ainsi, les chercheurs sont favorables à l’intégration d’une micro-gestion dans l’organisation du travail. Ils » parlent » même » d’un impact favorable sur la santé publique « .
Source: Personnel Psychology 2 September 2016 DOI: 10.1111/peps.12206 Worked to Death: The Relationships of Job Demands and Job Control With Mortality