Journal d'un quinqua au chomdu
Cadre quinquagénaire licencié d'une boîte de pub, quitté peu après par sa femme Françoise qui renaît à une seconde vie avec un autre, Michel a bien tenté
durant ces 7 années de survivre sans elle et d'envoyer des lettres de motivation originales suivies de quelques rares entretiens, mais, abandonnant tout espoir, il finit par se couper du
monde extérieur.
Autant la presse avait boudé On s'embrasse pas ?***, paru l'an dernier, autant elle avait salué ce premier roman de Michel Monnereau, acheté à l'occasion de notre rencontre au dernier Salon du Livre.
Voilà encore une saute d'humeur que je ne m'explique pas, car Carnets de déroute n'est que le brouillon du second, l'un et l'autre animés du même humour corrosif et de la même
langue venimeuse. Mais Carnets de déroute n'a pas d'intrigue, ou si peu. Ce qui est normal, vu le sujet, certes. Journal d'un quinquagénaire, se retrouvant sans occupation et
sans personne pour meubler son existence, rien ne s'y passe, ou presque : une tentative de coexistence avec un sans-abri puis avec une chienne, baptisée Françoise pour se venger, se
soldant par un échec, la rencontre invraisemblable avec une baronne, qui l'oublie aussitôt, quelques entretiens où il se prend à espérer... inutilement. Le monde est féroce et broie ses
déchets. Pour Michel Monnereau, c'est un terreau sur lequel il fait pousser un chant vain et désespéré.
MONNEREAU, Michel. - Carnets de déroute. - La Table Ronde, 2008. – 199 p.. -
ISBN : 2-7103-2809-7 : 16 €.