Nous l'avons faite avec Martine Aubry à Lille, avec des frondeurs et des proches d'Emmanuel Macron en Bretagne, avec Gérard Collomb à Lyon. On cherche à rassembler tout le monde. A Marseille, ce sera le cas.
Les députés marseillais avaient boudé Manuel Valls lors de sa venue en septembre...
Je ne pense que personne ne me boudera. Nous nous connaissons bien. Et puis il s'agit de préparer la primaire, de dialoguer avec les militants, de faire des mises au point après le débat de la droite.
Qu'en avez-vous pensé?
Très long, très techno. Chacun était dans son couloir. Ce qui surgit, c'est que la droite est très à droite. Personne ne peut le nier sur le plan économique. Ils sont tous dans des programmes thatchériens. Sur l'identité, ils ne sont pas en désaccord, mais ils formulent différemment leur proximité avec le Front National.
Vous venez dans une région où la gauche est réduite à portion congrue... L'exemple à ne pas suivre au niveau national?
Vous voulez dire le laboratoire de l'horreur? Malgré l'enthousiasme, la combativité et le dévouement à notre cause, elle est réduite à témoigner et à soutenir une droite qui se distingue de moins en moins de l'extrême-droite. Pour les militants et les cadres socialistes, c'est insupportable. C'est cette situation que je veux conjurer au niveau national.
Que peut espérer le PS à la présidentielle et aux élections législatives?
Au-delà de la présidentielle qui n'est pas jouée, la législative dessinera un paysage jamais vu en France. Il n'y aura pas de communistes dans l'Assemblée, très peu d'écologistes, un groupe frontiste. Nous allons assister à une nouvelle époque. La question à gauche est de savoir si on constate les bras ballants ou si on fait en sorte qu'on ait encore un mot à dire sur l'avenir de la France.
Comment conjurer le sort?
D'abord en se rassemblant. La primaire le permet autour d'une personnalité. Ensuite nous ferons l'unité des progressistes en comparant ce que nous avons fait avec ce que la droite veut faire. Il ne s'agit plus de ressasser ses colères. Nous sommes condamnés à nous rassembler ou à disparaître.
Les confidences de François Hollande, qui passent mal à gauche, ne vont pas vous aider...
Le président de la République voulait faire une mise au point à travers une série d'interview et des livres. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne s'est pas facilité le travail. Les extraits présentés sont contradictoires à la mise au point.
Avez-vous, comme Claude Bartolone, des doutes sur sa volonté d'être candidat ?
On peut s'interroger sur sa démarche. Mais moi je n'ai aucun doute. C'était une mise au point avant le grand départ. Je partage l'interrogation sur la méthode, mais je n'en tire pas les mêmes conclusions. Cela s'inscrit dans une volonté de remonter sur son cheval. On en discutera car je suis loyal, mais aussi lucide.
Faudra-t-il remettre le curseur à gauche pour retrouver votre électorat?
Ce qui est fait n'est plus à faire. Qui dit nouveau quinquennat dit nouveaux objectifs. Ils se déclinent en cinq idées simples: reconstruction européenne, une France pour tous, une croissance verte, la sécurité collective et la lutte contre le précariat. La droite parle d'identité, mais jamais de la fracture sociale.