Les activistes, outrés par le traitement de la contestation actuelle par les trois principaux journaux coréens (surnommés ChoJoongDong : Chosun Ilbo, JoongAng Ilbo et DongA Ilbo, tous trois conservateurs) qu'ils jugent biaisé, et par la position trop ouvertement pro-gouvermentale de ces médias, ont décidé de taper là où ça fait mal : leur couper les vivres en décourageant les annonceurs de publier leurs pubs dans ces journaux.
Je vous conseille la lecture de ce très intéressant article du Hankyoreh sur le sujet. Chaque jour est publiée sur internet la liste des entreprises ayant diffusé une pub dans l'un des trois journaux, avec les contacts pour envoyer des lettres de protestation. L'effet est radical et spectaculaire : d'après le Hankyoreh, les revenus publicitaires des 3 journaux pourraient avoir chuté de 40%.
Les journaux visés ont essayé de répliquer en faisant pression sur les principaux portails internet (comme Daum) et de nombreux sites web, sans succès.
C'est un nouvel exemple frappant du rôle désormais central d'internet comme source d'information et comme vecteur de mobilisation en Corée du Sud. Ce qui comporte certains désavantages : internet facilite aussi la propagation de fausses rumeurs ou d'informations déformées, et renforce le syndrome du mouton de Panurge... ce dont les Coréens n'ont pourtant pas vraiment besoin.