Louis-Jean Cormier
On l'attendait ce concert ! Et visiblement, nous n'étions pas les seules. Les Trois Baudets sont remplis de fond en comble, et on apprend à la fin du concert que plusieurs dizaines de personnes ont même été refoulées. Louis-Jean et ses trois musiciens (batterie, basse, guitare) prennent place sur scène à 21h, avec le sourire. Très vite le Québécois plaisante et fait nous fait bien rire : il parle québécois et français (l'histoire de se faire comprendre, précise-t-il). Il interprète les titres de Les Grandes Artères, la swinguante " Faire semblant " en low-tempo, avec quelques sonorités reggae, l'engagée " La Fanfare ", mais aussi la superbe " Le Jour où elle m'a dit je pars " orchestrée sublimement (et c'est des accro au guitare-voix qui te le dise). Mais le temps défile, 45 minutes c'est beaucoup trop court pour cet amoureux des grandes orchestrations. Et au lieu de finir sur un de ses titres les plus connus, le Québécois se lance dans " Un Refrain trop long ", tiré de son premier album (pas sorti en France), car nous explique-t-il " j'aime bien la jouer en ce moment ". Nous on dit amen à tout. Et on dit surtout amen à Louis-Jean. À Louis-Jean et son talent de conteur, à Louis-Jean et sa voix de velours, Louis-Jean et sa musicalité qui nous réchauffe le cœur... Amen.
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Aliocha & Ladylike Lily
Nos deux grandes déceptions de la soirée c'est d'être arrivées alors que la douce Ladylike Lily sortait de scène et de n'avoir pas pu entrer dans la minuscule salle du Théatre de l'Atalante pour écouter Aliocha. C'est la rançon de la gloire, c'est aussi ce qui fait son succès : au MaMA, les salles sont souvent petites et les artistes nombreux. On aurait aimé revoir Ladylike Lily prenant son virage pop française, avec son EP Dans la matière, au Madame Arthur. On aurait aimé entendre Aliocha chanter " Sarah " et " Flash In The Pan " dans l'intimité d'une salle sombre. On prend rendez-vous pour leur prochaine date, sans faute.
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Shannon Wright
On te l'avoue, on n'était pas parties pour voir Shannon Wright. Mais finalement, nos pas nous ont menées au Divan du Monde, où " la belle écorchée " comme on l'appelait il y a 3 ans de cela, est toujours aussi fissurée de l'âme. La rockeuse américaine et sa guitare nous inquiètent un peu, on ressent une telle mélancolie dans ses interprétations qu'on aurait envie de monter sur scène et la prendre dans nos bras. On l'écoute passer du piano à la guitare, puis on finit par traverser le hall et pousser les portes du Madame Arthur, le cœur haletant.
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Cléa Vincent
Cléa Vincent c'est la bonne copine un peu fofolle qu'on avait au collège il y a 15 ans, quand le fluo et le disco étaient à leur apogée. Avec ses mélodies pétillantes, sa voix pas toujours assurée et ses rythmiques dansantes, Cléa Vincent rappelle en nous la jeune ado qu'on était. Avec une pop régressive et épurée, des textes à la poésie tantôt abstraite, tantôt très matérialiste, elle crée une bulle de chamallows et autres scoubidou dans laquelle on se laisse volontiers entraîner.
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Ça faisait un baille qu'on n'avait pas vu Rocky. Le quatuor lillois s'est fait quintet, encerclant la sublime Inès, chanteuse magnétique de la formation. L'énergie est toujours aussi dingue, la batterie est solaire. Rocky présente au public parisien les nouvelles chanson de Soft Machines leur tout premier album, dont la sortie est prévue dans quelques jours à peine. Ils n'hésitent pas cependant à reprendre les bombes de leur EP, et font danser le dancefloor parisien, un peu clairsemé.
Texte : Jeanne Cochin et Emma Shindo | Photos : Emma Shindo