Un second film sur Ada Falcón [à l'affiche]

Publié le 12 octobre 2016 par Jyj9icx6
Le cinéaste Sergio Wolf, auquel nous devons déjà No se que me han hecho tus ojos, sorti en 2003, l'année suivant le décès de Ada Falcón, nous offrira demain un second documentaire sur la chanteuse, qui fut pendant plusieurs années la muse et la maîtresse de Francisco Canaro, qui se retira de toute vie publique en pleine gloire, en 1942, pour entrer dans une communauté de tertiaires franciscaines. Cette vie tumultueuse et cette retraite, qui rappelle un roman du XVIIIème siècle, ont fait couler beaucoup d'encre et semblent intriguer le réalisateur qui ne cesse de se pencher sur le destin de cette grande artiste, aujourd'hui quelque peu oubliée.
Dans son premier film, il interrogeait la carrière et la personnalité de l'artiste qu'il avait rencontrée pour les besoins de son film. Dans celui-ci, il s'efforce de reconstituer les confidences qu'elle lui fit pendant l'une de ces rencontres, dont il lui reste un bout de rush muet qu'il étudie sous toutes les coutures...

Ada Falcón et Sergio Wolf dans les années 2000
Photo extraite du film


Le film a été présenté au début de l'année au BACIFI, l'une des semaines du cinéma à Buenos Aires. El Espectador Imaginario en a fait une critique en son temps et ce matin, La Nación invite ses lecteurs à aller demain découvrir ce film et publie pour l'occasion une interview du cinéaste.
Ada Falcón avait commencé sa carrière de chanteuse à 4 ans dans la Société de Saint Vincent de Paul à Buenos Aires, dans le milieu très pieu qui était celui de sa mère. Elle était la petite dernière d'une fratrie de trois sœurs, toutes trois musiciennes de talent. Par son père, elle appartenait à une illustre famille de Buenos Aires, celle des Anchorena, qui avait donné à l'Argentine l'un des députés constituants qui déclarèrent l'indépendance du pays, à Tucumán, il y a deux cents ans. Son père, qui avait enlevé sa mère et lui avait fait cet enfant, la quitta avant la naissance du bébé, pour se faire soigner en France (il souffrait d'un cancer).
En 1942, raconta-t-elle plus tard à un journaliste qui l'avait découverte dans sa retraite religieuse, elle avait eu une vision du Seigneur qui l'avait décidée à tout abandonner pour le suivre. Avant de quitter le monde pour le couvent, elle enregistra une dernière chanson, la valse de Francisco Canaro et Ivo Pelay, Viviré con tu recuerdo (je vivrai en me souvenant de toi), qui donne son nom à ce documentaire. Elle avait passé les vingt dernières années de sa vie à supplier Dieu de la prendre avec lui...
Ada Falcón était née le 17 août 1905 et elle a rendu l'âme le 4 janvier 2002.
Pour aller plus loin : lire l'article de La Nación lire la critique de El Espectador Imaginario consulter la fiche du film dans l'encyclopédie Cine Nacional écouter la valse Viviré en tu recuerdo sur Todo Tango consulter les pages consacrées à Ada Falcón dans Todo Tango.