Depuis son invention il y a de cela 120 ans, le cinéma aura fait rêver, voyager, frissonner, sangloter des milliards de spectateurs, des plus perplexes aux conquis d’avance. Hormis devant les époustouflantes réalisations technologiques de ces dernières années, l’auditoire lambda ne prend guère la mesure de l’ingéniosité technique qu’aura requis au fil du siècle la majorité des films et documentaires sortis sur le grand écran.
L’expression « magie du cinéma » fait souvent référence à l’émotion brute ressentie devant un film, produit final d’un long cheminement créatif souvent entamé des années auparavant. Avec l’exposition « De Méliès à la 3D: la machine cinéma », la Cinémathèque française nous démontre brillamment que la magie opère aussi dans les coulisses, du côté du réalisateur et son équipe technique. Des procédés les plus rudimentaires aux plus avancés, les grandes étapes de cette histoire ‘technique’ du cinéma sont ici illustrées : la chronophotographie (fin du XIXe siècle), les « talkies » (1927), le Technicolor (1932), le CinemaScope (1953), le format 70 mm (1955), la caméra légère et la Nouvelle Vague (années 1950), l’ère numérique (années 1990), etc…
Pédagogique et esthétiquement très réussie, la scénographie de l’exposition met l’accent sur certaines pièces inestimables : les premières caméras de Marey, Lumière et Méliès, la belle Technicolor des grands classiques hollywoodiens, la caméra de Jean-Luc Godard, la torpille sous-marine d’Océans, la machine de Microcosmos, les luxueuses et modernes Panavision et les plus récents appareils numériques… Et aussi : des projecteurs de tous formats, certains en fonctionnement, le haut-parleur original du Chanteur de Jazz (1927) dont on pourra entendre les sons, la première télévision (1930) et des dizaines de films rares en projection – films muets, sonores, en couleurs, en 3D… – accompagnés de programmes expliquant le fonctionnement de ces machines intrigantes. On apprend comment la technique engendre des formes inédites, et réciproquement, comment la recherche esthétique – le désir de voir de nouvelles images – donne naissance à de nouveaux appareils ou procédés.
La visite de l’exposition est passionnante et met en lumière la richesse assez unique des collections de la Cinémathèque française. En découvrant certaines machines, parait-il, même le grand George Lucas n’a pu retenir ses larmes…
Photos © FG / Roughdreams.fr
De Méliès à la 3D : La machine cinéma
Commissariat : Laurent Mannoni
Du 5 octobre 2016 au 29 janvier 2017
La Cinémathèque française
51, rue de Bercy 75012 Paris
M° Bercy (6, 14)
KINOSCOPE / En simulation dans l’expo et en ligne
Un film de Philippe A. Collin et Clément Léotard.
Une production EX Nihilo / Novelab / Audiogaming en association avec La Cinémathèque Française.
Avec le soutien de L’Institut Culturel de Google.
Kinoscope est un court métrage en réalité virtuelle réalisé à l’occasion de l’exposition « De Méliès à la 3D : la Machine Cinéma » et intégré au parcours. Il se décline en deux formats : une application interactive en réalité virtuelle pensée pour les dispositifs Cardboard et une vidéo 360° destinée au player Youtube 360.
Le projet est pensé pour être accessible au plus grand nombre et faire découvrir la réalité virtuelle aux visiteurs. Kinoscope est porté par les équipes d’Ex Nihilo et Novelab/Audiogaming, reconnues pour leur créativité tant dans le champ de l’audiovisuel que de la création digitale et récemment primée au VR Kaleidoscope Festival ainsi qu’au Tribeca Film Festival pour le projet Notes On Blindness.
CONFERENCE / L’écran total : histoire du Panrama et autres concepts immersifs.
Avec Hubert Corbin, John Felton, Frédéric Jaulmes, Simon Jaulmes et Laurent Mannoni
Vendredi 18 novembre 2016, 14h30 – Salle Henri Langlois
A LA TELE / « 120 ans d’inventions au cinéma », un documentaire de Stan Neumann (France, 2016)
Diffusion sur arte le