Le formaldéhyde (ou formol), une substance reconnue comme toxique pour l’ADN et cancérigène, pourrait être encore plus dangereuse, révèle cette étude de la Brown University (Rhode Island). Ces travaux présentés dans l’American Journal of Pathology attribuent à cette substance une nouvelle capacité à léser les cellules, en favorisant l’accumulation de protéines endommagées. Bref, on retrouve un scenario, comparable à celui de la maladie d’Alzheimer qui suggère un impact néfaste sur le système nerveux central.
2 attaques cellulaires au lieu d’une : à l’aide de plusieurs expériences, l’équipe de scientifiques démontre que l’exposition de 3 types de cellules pulmonaires humaines au formaldéhyde entraîne une cascade de dommages comparables à ceux provoqués par une chaleur excessive. Les chercheurs constatent :
– une accumulation de protéines endommagées (en vert sur visuel ci-contre).
– Le processus de protection cellulaire censé nettoyer les protéines endommagées dysfonctionne.
– Les processus de production de protéines protectrices aussi : c’est le cas par exemple, d’une protéine anticancéreuse clé fortement réduite. Après exposition, les cellules présentent la marque de ces protéines endommagées. Les cellules meurent malgré l’activation des réponses immunitaires.
Des observations qui pourraient soutenir la toxicité du formaldéhyde pour le système nerveux. Car si les neurones ne se divisent pas (donc pas de réplication de l’ADN), ils sont, en revanche, particulièrement vulnérables à l’accumulation de protéines endommagées et mal repliées (e.g. la maladie d’Alzheimer). Et c’est exactement l’action découverte du formaldéhyde dans les cellules. Prochaine étape, exposer des neurones humains au formaldéhyde en laboratoire.
Source: The American Journal of Pathology September 2016; DOI: 10.1016/j.ajpath.2016.06.022Formaldehyde Is a Potent Proteotoxic Stressor Causing Rapid Heat Shock Factor Protein 1 Activation and Lys48-Linked Polyubiquitination of Proteins.