Plusieurs militaires de haut rang qualifient d'"imposture" le Livre blanc de la défense : "La nouvelle orientation en faveur du satellitaire ou de la création d'un 'commandement interarmées de
l'espace font figure de gadgets", dénoncent-ils.
ans une tribune parue dans Le Figaro, jeudi 19 juin, un groupe d'officiers supérieurs et généraux des trois armées (terre, air, mer), surnommé "Surcouf", critique les mesures présentées
mardi dans le Livre blanc de la défense.
Le groupe, tenu à l'anonymat, estime que "l'Europe en général, et la France en particulier diminuent leur effort de défense au moment même où chacun les augmente (les dépenses militaires mondiales
ont progressé de 45% en dix ans)."
Ils réclament "une analyse 'priorisante' des arbitrages, entre la défense et les autres budgets, et à l'intérieur du budget de la défense".
Selon eux, le Livre blanc n'"en fournit pas l'armature conceptuelle" puisqu'au titre des menaces, "il retient à la fois l'attentat terroriste, la guerre haute densité, le désordre dans le
tiers-monde et la pandémie grippale".
Pour le groupe 'Surcouf', "la nouvelle orientation en faveur du satellitaire ou de la création d'un "commandement interarmées de l'espace' font figure de gadgets, lorsqu'on connaît les besoins
réels et actuels des armées".
Les "avancées" que le Livre blanc présente, ressemblent, d'après ces militaires de haut rang, "à des lubies parce qu'elles ne sont pas sérieusement argumentées en termes d'arbitrage (alors que l'on
voit les intérêts industriels qu'elles servent)".
"Une réduction prévisible et sans imagination du format des armées à peine compensée par d'hypothétiques innovations technologiques et organisationnelles: il y a comme une imposture à présenter ces
résultats comme un progrès dans l'efficacité de l'instrument militaire", écrivent-ils encore.