Edmond Rostand
Naquit en 1868, au printemps
Sous le bon soleil
De Marseille.
Il a pour les études
Une grande aptitude,
Sauf pour les mathématiques.
Après la rhétorique,
Il fait son droit à Paris,
Suivant ainsi l'avis
De son papa,
Qui le voit déjà avocat.
À cette époque, Rostand a composé
Deux pièces, certes peu maitrisées,
Mais sa vocation était née.
En 1890, il va donner
Les Musardises,Un recueil de poésies exquises,
Dédié à sa fiancée,
Rosemonde Gérard.
Elle le remerciera par ce mot connu :
" Aujourd'hui, vois-tu,
Je t'aime plus
Qu'hier, mais moins
Que demain. "
La pauvre femme ne savait point,
Qu'en chemin,
Son mari prendrait une maîtresse,
Marie Marquet,
Actrice baraquée
De la Comédie française.
Quelque temps
Après, Rostand
Lira à son éditeur Les deux Pierrots.
Mais malheur à notre héros :
Le jour du rendez-vous
Décède Banville,
Auteur lui-même d'un Pierrot.
Il eut été de mauvais goût
Et bien incivil
De donner une suite favorable
À la courte pièce de Rostand.
Toutefois l'éditeur
Affable
Demande dans l'instant
Au jeune auteur
D'ajouter à son texte un deuxième acte.
Malgré son désarroi,
Rostand réplique avec tact :
-" Je vous en ferai trois ! "
Il tient sa promesse livresque
Et change le titre : Les Romanesques.
Les rimes alertes et drolatiques
Sont saluées par la critique
Comme une révélation.
Admiration !
Peu après, notre auteur
Confie aux acteurs
Du théâtre de la Renaissance
Princesse lointaine,
Sa réelle première chance.
Vient ensuite La Samaritaine,
Représentée en 1897. Sarah Bernhardt,
Impériale,
Au sommet de son art,
Y tient le rôle principal.
En 1900 : Cyrano de Bergerac,
L'Aiglon et Chanteclerc, tout à trac.
Hélas, à la seconde représentation
De l'Aiglon,
Rostand, alors au hit-parade,
Tombe gravement malade.
Une pneumonie-
Pleurésie.
Son médecin, maire de Cambo,
Lui conseille de s'installer
Dans les Pyrénées.
Le temps de cette région,
Toujours beau,
Est idéal pour guérir.
L'endroit lui plut.
Il y fait construire
Une grande et belle maison.
Rostand s'y trouve à l'aise.
C'est alors qu'il est alors élu
Contre son gré.
À l'Académie Française.
Le poète superstar
Ne prononcera
Que deux ans plus tard,
En juin 1903,
Son discours de réception.
Dans son propos d'intronisation,
L'orateur sera des plus spirituels.
Les Eternels
Se délectent.
Rostand,
Rentre à Cambo, direct.
Académicien déplorable,
Il n'assistera, indomptable,
Qu'à dix séances en neuf ans !
Il se contentait
De venir à l'Académie
Pour voter
Au profit de candidats amis
Ayant besoin de sa voix pour passer.
L'élection passée,
L'auteur de Cyrano
Retournait à Cambo.