Mal au ventre : et si j’étais hypersensible au gluten ?

Un mal de ventre qui devient chronique…
Le régime sans gluten est-il un effet de mode ou s’agit-il d’une véritable question de santé publique ?
Pour y répondre, il faut d’abord comprendre ce qu’est le gluten.

Mal de ventre : suis-je hypersensible ?

Le gluten est utilisé dans les produits à base de céréales et dans certains produits issus de l’industrie agro-alimentaire.
Il est présent dans le blé, l’épeautre, le kamut, l’avoine, l’orge et le seigle.
L’intolérance au gluten peut entraîner un panel très varié de symptômes digestifs ou extra-digestifs pouvant conduire au développement de maladies inflammatoires chroniques.

Maladie coeliaque VS hypersensibilité réversible

La maladie coeliaque, caractérisée par une intolérance totale et irréversible au gluten, touche 1 à 3 % de la population d’Europe de l’Ouest.

La consommation de gluten provoque chez ces individus une altération de la paroi intestinale (hyperperméabilité (1)*) qui déclenche à son tour une inflammation.

Les symptômes sont digestifs (diarrhée chronique, douleurs abdominales, gaz, ballonnements)…
Ou généraux (fatigue, irritabilité, douleurs articulaires ou osseuses, éruptions cutanées).

Diagnostic & solutions

Il est nécessaire d’effectuer un bilan sanguin pour rechercher les anticorps spécifiques (2).
Un examen complété par une coloscopie.
Le traitement préconisé est l’arrêt définitif de la consommation de gluten (cela inclut aussi les produits dits à trace de gluten).

Néanmoins, un nouveau syndrome intestinal est identifié depuis quelques années.
Il est déclenché par la consommation de gluten chez les patients pour qui la maladie cœliaque et l’allergie au blé ont cependant été exclues.

Pas allergique, mais j’ai toujours mal…

L’hypersensibilité non coeliaque au gluten, toucherait environ 10 % des Français soit plus de 6,6 millions de personnes.
Les douleurs apparaissent en quelques heures voire quelques jours après la consommation de gluten.
Les facteurs mis en cause dans l’apparition d’un tel syndrome seraient :
– Une alimentation trop riche en gluten
– Une consommation régulière d’alcool
– Présence d’infections digestives
– Le stress ou la prise fréquente d’antibiotiques

Il est recommandé de faire un bilan biologique sanguin pour rechercher les anticorps spécifiques (3) et ainsi conforter le diagnostic suspecté.
Aux vues des résultats, votre praticien déterminera la durée de l’arrêt du gluten en fonction de l’intensité des troubles.
Les symptômes sont rapidement réversibles à l’arrêt de la consommation de gluten, mais les anticorps mettent plusieurs années à disparaître.
Il convient de contrôler son alimentation pendant cette période.

À noter qu’une éviction de gluten guidée par un « effet de mode » est inutile chez les non intolérants
Cela peut provoquer des carences nutritionnelles !

Le gluten, victime de sa médiatisation, n’est pas responsable de tous les maux intestinaux.
Le lactose, les œufs ou bien encore les oléagineux sont souvent incriminés dans les troubles fonctionnels digestifs.
Un suivi médical s’impose.

Afin de préserver votre capital santé, il est recommandé de consommer de toutes les céréales.
Misez sur le sarrasin ou le riz qui sont des céréales sans gluten.
Et comme dans la vie, il faut savoir se faire plaisir, ne bannissez pas la baguette si vous ne souffrez mal de ventre.

(1) Malabsorption des nutriments essentiels et absorption de molécules indésirables
(2) Immunoglobulines de type A transglutaminases et endomésiums
(3) Immunoglobulines de type G anti gliadine

Article rédigé par le Dr Aude Senez, spécialiste en Médecine Nutritionnelle et Fonctionnelle en collaboration pour Labeauteparisienne.com

Plus d’infos sur www.docteuraudesenez.fr