Victor Solf, Simon Carpentier et leur trois musiciens se présentent en costard-baskets blanches, sans s'attarder sur du blabla inutile. La 1re partie la plus parfaite de l'année commence. Parce qu'il faut se le dire, dans Her, il n'y a rien à jeter. Absolument rien. Si les Popopopops (ancien excellent groupe hypnotisant de Victor et Simon) étaient résolument tournés vers l'électro, c'est vers la soul qu'il faut maintenant aller chercher Her.
Et c'est tant mieux, tant les voix des garçons s'y prêtent. Le début à 2 voix de " Queens " le prouve, la complémentarité dans le groove est parfaite. Complémentarité qu'on retrouve entre guitare et claviers, mais aussi avec le reste du groupe. On ne sait plus vraiment où donner de la tête, entre batteur, guitariste et bassiste dont la classe innée et les pas de danse agissent comme un aimant. La soul sensuelle de " Her " ou de " Five Minutes " atteint son point d'orgue sur l'incroyable " Quite Like ". Entre retenue sexy et déferlement passionnel, on refuse que cela s'arrête.
On aura encore la chance d'entendre la magnifique reprise de Sam Cooke, " A Change Is Gonna Come ", débutée par un Victor qui accroche toute la salle à ses lèvres. Et à bien y penser, on se rend compte que ce groupe-là a de quoi exploser les frontières. Ça tombe bien, ils seront justement aux États-Unis le mois prochain. Ne t'inquiète pas, tu auras la chance de les retrouver à la Cigale dans la foulée (le 18 novembre), et même qu'ils seront pour l'occasion accompagnés de choristes gospel. Mais chut, on ne t'a rien dit.
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La suite, c'est Las Aves, qui suit la ligne fashion de la basket blanche au pied. Ex-The Dodoz, le groupe a troqué l'image rock en blouson de cuir des débuts pour de l'électro pop en total look blanc. On sent immédiatement que le groupe s'est construit un univers bien particulier, avec une image forte. Le travail des lumières fait partie intégrante de la scénographie qui se tourne résolument vers un mélange de minimalisme pur et d'énergie colorée. Et au milieu de tout cela, le groupe.
Géraldine Baux, surtout, qui concentre les regards et vers qui toutes les oreilles se tournent. Sa voix tantôt profondément hypnotique (" Gasoline "), tantôt à la limite de l'irritable (sans pourtant jamais y tomber, c'est un tour de force), enflamme très vite la salle. C'est qu'il est difficile de résister à l'énergie de cette fille, et au style du groupe. On y retrouve le parfait mélange d'un son années 1990 qu'on ne peut pas renier, mélangé à quelque chose de très actuel qui finalement mixe sans aucun complexe R'n'B, électro, hip-hop, rock...
Si " N.E.M " ou " Los Angeles " sont clairement les tubes en puissance que tout le public a repris, c'est en fin du concert que le moment de communion a été le plus intense. Sur " Lioness ", on assiste à une pure débauche d'énergie des deux côtés. Sur scène, le groupe saute, dans le public, ça frappe des mains en rythme, et ça finit par porter Géraldine à bout de bras lorsqu'elle décidera d'un petit slam bien senti. De quoi marquer les esprits et se dire que décidément, entre Her et Las Aves, l'excellence était au rendez-vous.
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