Viola Montenot, Galerie La Source

Publié le 09 octobre 2016 par Doudonleblog

A Fontaine, la Galerie La Source accueille Viola Montenot jusqu’au 23 octobre. Elle a intitulé son exposition « Migrations ». A voir sans aucune hésitation… Du mercredi au dimanche compris, 15h30-18h30.

C’est une exposition comme on les aime, avec une unité, un fil conducteur. Le titre en est la clé, « migrations ».  Dans sa vie, Viola Montenot a connu des migrations qui l’ont fortement marquée. L’artiste a fui son pays de naissance, la Slovaquie, en 1969. Réfugiée en France, elle est partie ensuite vivre en Polynésie. Puis, revenue en France, elle a revu la Slovaquie en 1990 et 1991. Des choses qui remuent…Surtout pour une âme sensible.

Mais, en fait, toute vie est « migrations ». La vôtre. La nôtre. Dans le sens où, comme elle le dit elle-même: »aucune chose n’est acquise. »  La condition humaine est faite de passages, de changements, d’incertitudes, de hasards et de mouvements perpétuels.

Dans les peintures de Viola Montenot, l’homme est un petit personnage en équilibre instable (funambule), plié et replié comme une feuille de papier, plutôt solitaire, perdu dans un dédale ou emprisonné.  Il cherche parfois à s’enfuir (s’envoler) ou à se cacher, pour échapper à l’absurdité de l’existence. Il peut aussi se réfugier dans son monde intérieur et ne devenir qu’un fantôme pour les autres (silhouette de dentelle à l’encre blanche)

A bien observer les oeuvres présentées, on y retrouve toutes sortes de détails qui sont en rapport avec ces « migrations ». Les racines d’un arbre, au contraire du déracinement des exilés. Les poches en tissu, telles ces cachettes cousues dans la doublure des vêtements des migrants. Les pieds et les maisons qui sont la hantise de l’émigré, à la fois fuite et espoir d’un foyer retrouvé. Les tracasseries  de la paperasse bureaucratique angoissantes au plus haut point pour les immigrés. Etc.

Le travail de Viola Montenot « migre » aussi d’une matière et d’une technique à l’autre: bois, argile, drap de toile rustique, cagette, peinture, collage… Son origine slave se devine dans quelques images d’art populaire, sa vie en Polynésie l’a également beaucoup inspirée. Le vin et la vigne sont présents sous diverses formes aussi, car Slovaquie et Bourgogne sont des pays de vin. Sa passion pour l’art est évoquée par des images de la Renaissance.

Toute sa vie est là. Elle souhaiterait que le public voit cette exposition comme une valise, dont il sortirait un à un ses objets, ses souvenirs…

On peut aussi, tout simplement, visiter sans clés! Se laisser séduire par la beauté plastique de ses oeuvres. De toute façon, quelque chose d’autre passera!

Cliquer sur les visuels pour agrandir, en deux fois