Bien que l'été soit agréable,
Je demeure inconsolable.
Ma mie, si sensible autrefois
À mes compliments courtois,
Les rejette maintenant
Du revers de son gant.
Si j'ose encore lui dire
Avec mon plus galant sourire
Quelques tendres mots,
Elle me tourne le dos.
Elle a lancé au feu
Mes lettres et mes chansons.
Pourquoi tant de mépris, mon Dieu ?
J'en perds la raison.
Jour et nuit, je pleure.
Qu'il est grand mon malheur !
Il n'en finit pas cet hiver
Depuis que le pauvre trouvère
A été abandonné par sa mie !
Pourquoi est-elle partie ?
Quand des seigneurs, devant moi,
Font son éloge, j'enrage chaque fois.
Si certains la blâment, ah oui
Je me réjouis !
J'exulterais si la maladie
La clouait au lit.
Je crierai hourrah
Le jour où la Faucheuse
Emportera
Cette gueuse.