Ce ne sont que des mensonges ; aujourd’hui je me suis déplacée moi-même au niveau de la DAS (Direction de l’action sociale-Alger).
Il n’y a rien, le dossier des auxiliaires a été gelé pour soi-disant une restriction de budget ; mon fils se retrouvera cette année sans l’aide de l’auxiliaire à la crèche. Je suis très en colère...
Pourquoi cette injustice envers nos enfants trisomiques ? Qui pense à nos enfants ? Personne, sauf nous les parents.» C’est la réaction d’une maman d’un petit garçon trisomique âgé de 5 ans, suite à l’intervention radiophonique de Madame la ministre de la Solidarité, Mounia Meslem.
C’est le cri de détresse d’une maman qui, à l’instar de beaucoup de parents d’enfants atteints de trisomie, souffre le martyre. Beaucoup d’entre eux n’ont pas trouvé le chemin de l’école. Une terrible injustice, sinon pire, une discrimination. Les raisons sont diverses : si ce n’est pas un manque de structures, c’est un problème d’encadrement qualifié et professionnel. «Mon fils est toujours sur la liste d’attente», peste un parent.
«Ma fille a 12 ans, elle n’a malheureusement jamais étudié», se plaint encore un autre. A chaque début d’année scolaire, les parents font un parcours de combattant, du porte-à-porte pour trouver, qui une crèche qui une école qui daignera accepter leurs enfants. Les établissements publics refusent en arguant qu’il leur est interdit d’admettre des enfants qui présentent une déficience mentale.
Les responsables prétextent qu’ils n’ont pas de spécialistes à même de prendre charge les enfants atteints de trisomie. Les centres psychopédagogiques sont des fourre-tout. Mis en place et gérés par le secteur de la Solidarité nationale, ces derniers s’avèrent inadéquats. Selon des parents que nous avons rencontrés, ce sont des garderies.
Pis, rien n’est fait pour les enfants sévèrement atteints et la régression est assurée pour ceux présentant des atouts et un potentiel à développer. Les parents sont obligés de casser leur tirelire pour scolariser leurs enfants dans des crèches privées.
Pas toutes parce que la majorité de ces établissements, quel que soit le niveau d’éveil de l’enfant, opposent un niet et avancent les mêmes arguments que les structures publiques. Et l’ultime explication que l’on donne aux parents est que ceux (les parents) des enfants dits normaux verraient d’un mauvais œil l’arrivée d’un enfant atteint de trisomie en classe. Une vraie galère que d’essayer de trouver une place à l’école.
A défaut d’une véritable communication sur la prise en charge des enfants atteints de trisomie, les parents profitent des événements et des activités organisés au profit des enfants pour demander des renseignements. «Mon fils a six ans : où est-ce que je peux bien l’inscrire ? Quelles sont les crèches qui acceptent de l’accueillir ? Où dois-je m’adresser pour que mon fils soit pris en charge ?» Les parents veulent se renseigner sur tout.
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