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L'actuel propriétaire du Figaro et député UMP de l'Essonne, Serge Dassault a déclaré hier jeudi 19 juin que "les aides diverses aux chômeurs étaient trop élevées" et qu'il "est anormal de vouloir donner de l'argent de l'État aux chômeurs".
Ces propos ont été tenus devant la commission des Finances du Sénat par le chef d'entreprise connu pour ses déclarations percutantes. Nous rappelons ŕ nos lecteurs qu'il avait affirmé lors du dernier référendum que les français n'y comprennent rien et qu'il fallait ratifier le traité par la voix parlementaire.
Tout d'abord, il est important de saluer le franc parler de M. Dassault qui donne lieu ŕ un débat d'idées sur un sujet complexe. Nous le saluons mais ne l'acclamons pas. En effet, un des spécialistes français de la non langue de bois, l'héritier Dassault, tient des propos comme nous en avons l'habitude qui peuvent s'avérer choquants.
Choquants pour l'immense majorité des français qui n'ont pas eu la chance d'ętre héritier. Choquants pour "la France qui se lčve tôt", męme si cette expression a perdu son sens premier : la France laborieuse en dehors de toute facilité et autres avantages. Quel est le mérite d'une personne née avec une cuillčre d'argent dans la bouche ou plutôt doit-il s'en vanter et donner des leçons aux personnes méritantes et dans le besoin.
Oui, Serge Dassault s'attaque bien au systčme de redistribution. Evidemment que cela ne plaît pas aux possédants, mais M. le député, les "aliénés du travail" ont faim. Ces propos emprunts de polémique donnent une image encore pire qu'elle ne peut ętre actuellement de votre humanité et de votre niveau de réflexion ou est-ce de la méconnaissance du sujet. Chose grave ŕ la vue de vos responsabilités.
Si nous comprenons bien les chômeurs ne cherchent pas d'emploi et vivent aux crochets de la société car ils le veulent bien. Trčs bien, mais savez vous ce que représente le RMI ou les allocations chômage en fin de droits pour un ouvrier ou un employé non qualifié? Bien entendu qu'avec moins de 400 euros par mois l'on peut vivre grassement et que c'est une place enviée par tout le reste de la population.
Vous devez avoir en tęte le fameux rapport salaire/ pénibilité du travail. Admettons, ŕ chacun une théorie économique. Cependant, cette pensée est éculée, obsolčte, n'a plus de sens.
Socialement est-ce valorisant d'ętre au chômage?
La balle est hélas dans votre camp...