Disons-le tout net :
on n'en aurait jamais parlé si "tout
ça",
comme lui-même désigne ce grand chambardement dans sa vie, ne
s'était pas produit ! Il y a trois ans, le musicien bénéficiait
d'une gentille notoriété locale, il jouait et composait un folklore
qui n'avait guère le vent en poupe, tout en gagnant sa vie comme
professeur de musique d'un conservatoire perdu au fin fond de la
pampa dans la province de Buenos Aires, dans la ville de Olavarría
(1). Et puis il y a eu "tout
ça".
Sa vie intime et professionnelle a changé du tout au tout le 6 août 2014 quand la tourmente médiatique qui vaut aujourd'hui à ses
disques et à ses concerts un écho dans la presse l'a emporté d'une
minute à l'autre...
Ignacio Guido Montoya
Carlotto, le petit-fils si longtemps cherché par sa grand-mère,
Estela de Carlotto, présidente de Abuelas de Plaza de Mayo, présente
depuis bientôt un an son nouveau disque, intitulé Sep7eto, dans
toute l'Argentine (2). Cette semaine, il est à Buenos Aires pour la
seconde fois. La première fois, c'était le 15 novembre dernier, au
Centro Cultural Haroldo Conti, le centre culturel du Secrétariat
d'Etat aux Droits de l'Homme. C'était avant l'alternance et le Conti
ne faisait alors qu'un avec les associations Abuelas, Madres, HIJOS
et toutes les autres. L'invitation allait donc de soi. Demain,
dimanche 9 octobre 2016, à 17h, Ignacio Montoya se produira à la
Usina del Arte, le grand complexe consacré à la musique dont le
Gouvernement libéral et de droite de la Ville Autonome de Buenos
Aires dispose dans le quartier de La Boca. Cette fois-ci,
l'invitation ne pourra pas être attribuée à du favoritisme
politique et partisan...
Entrée libre et gratuite.
Pour l'occasion, Página/12
publie une interview du musicien, qui y raconte la gestation
accidentée de ce disque, qu'il s'apprêtait à sortir juste avant
que les tests ADN auxquels il avait voulu se prêter révèlent son
lien de filiation avec la fille de Estela de Carlotto et un militant
des droits de l'homme de la province de Santa Cruz. Ce furent alors
les grandes réjouissances qui submergèrent tout le pays (ou
presque) dans un grand partage du bonheur qui fondait sur la famille
Carlotto... Peu à peu, le pianiste et compositeur reprend la
normalité de sa vie. Il fera deux présentations de son nouveau
disque dans la capitale fédérale, l'une demain à La Boca et
l'autre le 27 octobre, à 21h, au Centro Cultural Caras y Caretas du
Grupo Octubre (un groupe médiatique proche de Cristina Kirchner), au
prix de 150 $.
Pour aller plus loin :
lire l'interview de ce jour dans Página/12
écouter l'interview de Ignacio Montoya sur
FM La Técno (14 minutes)
écouter l'interview sur AM Radio La Plata (5 minutes)
Ignacio Montaya dispose
d'une page Facebook sur laquelle vous pourrez trouver les infos sur
ses prochains concerts.
(1) Ne nous y trompons
pas, même perdues en pleine campagne, les villes argentines sont
très étendues. Le petit village de nos campagnes n'existe
pratiquement pas, celui que l'on parcourt à pied en flânant en
quelques heures pour une promenade digestive après le café et le
pousse-café dominical. Il faut souvent prendre la voiture pour se
rendre d'un point à l'autre. Et dans les champs, l'habitat est si
dispersé que les écoles sont plantées au milieu de nulle part, à
peu près à équidistance des habitations qu'on n'aperçoit même
pas à l'horizon, et les enfants viennent à pied, à vélo ou dans
la voiture des parents ou d'un parent qui fait la grande tournée, en
guise de bus scolaire... Olavarría a donc être perdue au fin fond
de la cambrousse, elle n'en ressemble pas moins plus à une de nos
villes qu'à une paisible bourgade rurale, si chère à Du Bellay.
Olavarría ne dispose pas seulement d'un conservatoire de musique. Il
a aussi sa propre Alliance Française !
(2) Il était à Villa
Mercedes (San Luis) le soir où j'ai donné ma conférence à la fin
août, dans le Salón Azul de la municipalité, dans le cadre de la
participation de l'Alliance Française au Bicentenaire de
l'Indépendance.