C'est, de nouveau, l'argument des limites à la croissance. Et si notre modèle de société avait atteint un plateau ? Cet argument est peut-être juste, cependant, aussi, la société ne travaille pas comme elle le faisait avant. Mon ami mathématicien m'approuve.
- Je constate que, partout, le "changement" qui permet à l'entreprise de revenir à la santé, ne lui demande que de faire ce qu'elle a toujours fait, et qu'elle ne fait plus. Y compris appliquer des normes de santé publique. D'ailleurs, c'est comme cela que procède un autre ami, spécialiste du redressement d'entreprise. Avant même d'avoir compris ce qui ne va pas, il fait repeindre les ateliers et afficher leur performance. Il a constaté que mécaniquement, il obtenait une transformation radicale des résultats de la société. Du coup, il dispose de l'énergie collective dont il a besoin pour procéder au "vrai changement".
- La croissance des trente glorieuses vient de projets qui ont demandé des moyens massifs. C'est l'effort de guerre qui nous les a fait consentir. D'ailleurs, même avant guerre, les nations étaient en concurrence les unes avec les autres, ce qui stimulait leur volonté de prouver qu'elles avaient les meilleurs scientifiques. Après guerre, une partie de nos succès viennent de multinationales comme Boeing ou IBM, qui se sont engagées, comme des entrepreneurs, dans des aventures qui auraient pu les couler. Aujourd'hui, on attend l'innovation de la start up. Or, par définition, elle n'a aucun moyen. Et elle fait petit. Même si son succès peut être grand. Google et Facebook sont dans l'infime. Et si les États n'étaient pas devenus énormes par erreur, comme on le dit aujourd'hui, mais parce qu'ils avaient pour fonction de rendre possibles des projets collectifs planétaires ?