Camille et Olivier Boderiou sont paysagistes. Ils vivent à Quéménéven, un bourg du Finistère qui ne paye pas de mine mais qui recèle un trésor caché. Derrière la route principale, un petit chemin dérobé mène à un havre de paix : celui que Camille et Olivier ont construit il y a quelques années. Et dans cette retraite, ils ont donné vie au rêve de beaucoup d’entre nous : un bassin de baignade à l’eau limpide. Le naturel associé à l’esthétique pour un retour aux sources, tel est l’origine du projet. Mais comment cela fonctionne-t-il ? Quelques notions de bon sens, un peu de feng-shui appliqué (le visible), une expertise géobiologique (l’invisible) , et une discussion intime avec le jardin, tout ça réalisé en chantier participatif d’une durée de 2 mois.
Réfléchir à la conception pour un maximum de bien-être
Avant tout : la chaleur. Pour cela, un mur en pierres sèches et en arc de cercle permet d’emprisonner la chaleur du soleil et de garder l’eau de la baignade à une température agréable. Le bassin est évidemment orienté plein sud et à l’abri des vents.
Quelle forme donner à son bassin ? Camille et Olivier, plutôt séduits par les arrondis, ont choisi celle qui s’intègre le mieux dans le paysage : la forme en spirale. Ils ont aussi pensé à réserver aux enfants un endroit sécurisé en créant un deuxième bassin peu profond. Ce bain bébé a également été pensé esthétiquement : une superbe mosaïque en recouvre le fond.
Des travaux menés selon une démarche écologique : 0 gramme de béton
Après une première étape nécessaire de terrassement qui suppose une préparation minutieuse du sol et des niveaux, vient celle des drainages pour poser les tuyaux. L’étanchéité est alors assurée en utilisant des bâches en EPDM (un caoutchouc naturel beaucoup plus propre écologiquement que toute autre bâche en PVC). Enfin vient l’étape du dallage : les pierres sont ainsi intégrées sans aucun ciment ou béton et c’est ce qui garantit aussi la pureté de l’eau. A noter que les pierres ont été récupérées non loin du lieu d’habitation.
La phytoépuration ou l’assainissement par les plantes
Pour éviter la prolifération d’algues et de moustiques, il est impératif d’éviter d’avoir une eau stagnante. Il faut donc épurer l’eau et la recycler en permanence. Là aussi, la démarche privilégiée est naturelle. Le travail de filtration se fait par les plantes et grâce à un système de vortex, l’eau tourne en permanence.
Les plantes intégrées sont sauvages mais choisies également en fonction de leur esthétique. Chacune a son rôle à jouer au niveau racinaire et bactérien : nénuphars, trèfles d’eau, menthe aquatique, iris des marées, ces plantes filtrent naturellement.
La baignade est remplie avec de l’eau de pluie (200 mètres cube) et la pompe utilisée consomme peu d’énergie.
Et le nettoyage ?
Alors que les piscines traditionnelles nécessitent des traitements chimiques, polluants et onéreux, le principe de nettoyage des bassins naturels est enfantin. Un coup de balai brosse sur les pierres de temps en temps permet au dépôt de repartir dans le mouvement de l’eau. Et si l’on veut parfaire le système, on peut solliciter les poissons qui, du mouvement de leurs nageoires et leur queue, participent au nettoyage des pierres. Sans compter que nager en leur compagnie peut être une expérience inoubliable.
En savoir plus sur le bassin de baignade naturelle de PAYSAGES VIVANTS / KEMENEVEN