L'économiste Mancur Olson étudie ce que donnerait une société dont le principe serait l'individualisme. Il trouve, contrairement à ce que l'on pourrait penser, qu'elle forme des îlots, des groupes de riches ou de moins riches. (Exemples : oligopoles d'un côté, syndicats et avantages acquis de l'autre.) La raison en est qu'en petit groupe l'intérêt des individualistes leur permet de se coordonner aux dépens de la majorité. Ces groupes finissent pas paralyser le fonctionnement de la société.
L'immigration empêche ces caillots de se former. Le mot doit certainement être pris à un sens large. De tous temps dans les pays anglo-saxons et en France, l'élite a été renouvelée par une injection de sang neuf.
Cette explication est originale. Ordinairement, on vente l'immigration pour son intérêt économique. A l'envers, on lui reproche aussi d'être un encouragement à la facilité, qui nuit à l'innovation. (Cela semble se vérifier en Angleterre : on préfère y embaucher du personnel pas cher, que d'acheter des machines.)
Et aujourd'hui ? Le mécanisme semble bloqué. En bas, l'immigration provoque le rejet. En haut, elle devient impossible. Notamment, en France, parce qu'il n'y a plus d'ascenseur social de l'éducation.