La génération qui était en âge de voter quand René Lévesque a fait naître le parti Québécois a aujourd'hui 66 ans et plus.
Bernard Landry aura 80 ans l'an prochain. Lucien Bouchard aura 78 ans en décembre prochain. Pauline Marois a 67 ans.
Le Bloc Québécois a servi de réservoir au PQ pendant longtemps. Un genre de chien de garde au Canada qui nous aura donné l'impression que la souveraineté avait un pied dans la porte. Mais le Bloc est absolument mort. Et depuis Trudeau, le Canada renaît chez nous. La simple existence de la CAQ sert de sauf-conduit aux Libéraux. Legault ne cache même pas qu'il souhaite que certaines de ses idées soient volées par l'équipe de Couillard. Non seulement les idées traversent la rue sans problèmes, mais les transfuges fusent aussi.
Le passage de PKP au PQ n'a inspiré à peu près rien. Sinon un certain parfum d'avortement, sentiment de plus en plus connu au PQ. Un inachèvement qui colle à la peau du récent divorcé. Ironiquement, c'est justement un divorce qu'exige le souverainisme.
Les 15 dernières années dans l'opposition de la part du PQ ont offert des ministres dont la moyenne d'expérience ministérielle est tout juste de 18 mois.
Lisée, Cloutier, Ouellet, St-Pierre-Plamondon, Hivon avant eux, la pousse est verte.
Et tout ça me parait sain.
Tout indique que la pente souverainiste sera longue et sèche. Je peux très bien vivre avec ça.
Mais il faudrait cesser de penser que les Péquistes ne parleront plus de souveraineté. Ce serait demander au Parti Vert de ne pas parler d'environnement. 85% des Québécois ne veulent pas entendre parler de pays, parlons donc alors d'idées. De meilleures idées que celles qui sont en place en ce moment.
Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, et Paul Krugman, aussi prix Nobel d'économie se sont tous deux inscrits en faux contre la stupide austérité. L'austérité profite aux magouilleurs et aux riches et fait des enfants, des femmes, des plus pauvres, les premières victimes.
Et Phillipe Couillard et son équipe de se dire fiers et chantres de l'économie.
Ce soir, un 9ème chef du Parti Québécois sera élu. Après René Lévesque, Pierre-Marc Johnson, Jacques Parizeau, Bernard Landry, André Boisclair, Pauline Marois et Pierre-Karl Péladeau.
Après des intérims de Guy Chevrette, Louise Harel, François Gendron, Stéphane Bédard, l'intérim de Sylvain Gaudreault arrivera à un terme.
723,236 membres votent depuis mercredi pour leur nouveau chef. À 17 heures, aujourd'hui, le vote se termine.
Ce sera la naissance de quelque chose. J'aime à penser qu'un vent politique nouveau soufflera sur le Québec, et forcément, avec une nouvelle voix en chambre, un air nouveau sera chanté. Mais ce que je comprends aussi, avec QS, la CAQ, Option Nationale, une division du vote assurée, c'est que le PQ n'aura plus jamais le pouvoir, tant et aussi longtemps que ce sera des luttes à 5 partis.
À 5 partis, nous sommes Libéraux à vie.
Et tout ça me parait malsain.
J'aimerais faire un standing ovulation ce soir, mais je trouve que ça sent encore l'avortement.
On vote pour un gardien de but substitut.
Je vis assez mal avec ça.
Faut qu'on se parle.
RDI présente un documentaire à la très pertinente question: "La souveraineté: l'affaire d'une seule génération?", lundi soir